Trump 2024 : une leçon (inattendue) pour les leaders d’aujourd’hui

Trump 2024 : une leçon (inattendue) pour les leaders d’aujourd’hui

Trump 2025

Une leçon (inattendue) pour les leaders d’aujourd’hui

Pouvoir – Influence – Intelligence relationnelle

On l’aime ou on le déteste mais Donald Trump sait jouer des dynamiques relationnelles comme peu d’autres. Sa réélection n’est pas seulement un événement politique, elle révèle aussi une maîtrise redoutable de l’art d’influencer et de fédérer dans un contexte polarisé. Et si, au-delà des polémiques, il y avait des enseignements à tirer pour votre propre leadership ?

Pouvoir et influence

Les techniques qu’emploie Donald Trump, portées à son paroxysme durant sa dernière campagne électorale —souvent critiquées mais diablement efficaces—reposent sur des fondamentaux oratoires et de communication, qui souligne une réelle intelligence interpersonnelle et relationnelle (IIR). Ce qui suit n’est pas une défense du personnage mais une invitation à explorer ces mécanismes pour mieux comprendre comment ils peuvent servir… ou se retourner contre vous, en tant que leader.

1. Créer une tribu : l’art du “nous contre eux”

Dans les discours de Trump, chaque mot semble ciselé pour renforcer l’unité de sa base électorale. Ses ennemis ? Les médias, les élites, “l’autre camp”. Cette stratégie active un instinct primal : le besoin d’appartenance. En entreprise, cela pourrait être destructeur mais pensez à l’effet inverse : fédérez autour d’une vision commune. Posez une question simple : “Quel est l’ennemi (symbolique) que notre équipe doit vaincre ?” Il peut s’agir d’un concurrent, d’un marché saturé, d’un produit obsolète, d’un besoin non couvert ou mal compris, d’une cause mal défendue…

2. Simplifier pour amplifier

Trump vulgarise, parfois à l’extrême. Ses discours, simples et répétitifs, se gravent dans l’esprit. Ils sont faciles à mémoriser autant qu’ils interpellent individuellement. Pour un leader, il ne s’agit pas de sacrifier la complexité mais de trouver une phrase-clé qui donne un cap clair. Steve Jobs disait : “Un produit sans vision claire, c’est un produit mort.” Appliquez cela à votre stratégie. Quel est votre mantra ?

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Évaluez l’importance de l’Intelligence Relationnelle dans l’exercice du leadership

Nous aimerions connaître votre opinion et votre expérience concernant l’Intelligence Relationnelle dans l’exercice d’un leadership efficace, qui se définit comme la capacité à comprendre, gérer et optimiser les interactions et les relations humaines.

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3. La répétition émotionnelle

Make America Great Again.” Une phrase que même les détracteurs de D. Trump connaissent par cœur. Dans votre contexte, quelles valeurs ou émotions voulez-vous ancrer dans l’esprit de vos interlocuteurs ? Répétez-les sans cesse. Une fois en réunion ne suffit pas. Cela doit devenir un fil rouge et vous devez l’illustrer sans cesse, d’abord en tant que premier défenseur du message et de l’éthique qui l’accompagne, ensuite, par la valorisation de toutes les actions et initiatives des équipes, des partenaires, des clients…

4. Oser le silence

Trump maîtrise l’art de l’attente dans ses discours, en laissant des silences ou en répétant une idée pour amplifier son impact. Par exemple, il use sans cesse de l’effet de suspense : il avance régulièrement de « grandes annonces » ou des « vérités choquantes » qui maintiennent l’attention de son audience. Puis il souligne une émotion en prolongeant un silence. Il marque des pauses dramatiques pour donner du poids à ses propos. Cela renforce l’impact du message. En tant que leader, pensez à faire des silences pour donner du poids à vos propos ou laisser de l’espace à vos interlocuteurs pour réfléchir. Testez-le lors de votre prochaine intervention importante. Le silence est puissant.

5. Miser sur la proximité (même artificielle)

Je vous comprends. Je suis comme vous.”  D. Trump excelle à jouer ce rôle face à ses partisans en proie au désarroi économique, et ce même malgré sa réussite financière éclatante et son entourage de milliardaires. En tant que leader, vous n’avez pas besoin de prétendre être ce que vous n’êtes pas. Cependant montrez que vous comprenez les défis de vos collaborateurs. Posez des questions, écoutez sans interrompre. Rien de plus puissant que la reconnaissance.

Que faire ?

La réélection de D. Trump restera un sujet de débats mais la question ici est : que pouvez-vous tirer de telles stratégies ? Une chose est certaine : le leadership d’aujourd’hui ne peut pas se contenter d’une expertise technique. Dans un monde en mutation, votre capacité à fédérer, inspirer et agir avec intention sera votre véritable levier de succès. Développer votre intelligence interpersonnelle et relationnelle (IIR) sera l’un de vos atouts majeurs.

La politique, comme le management, repose sur une vérité simple : les gens suivent ceux qui savent créer une vision, une émotion et un mouvement. Le tout, c’est de le faire pour de bonnes raisons.

Reconstruire une équipe et tourner la page à la suite d’un management toxique

Reconstruire une équipe et tourner la page à la suite d’un management toxique

Reconstruire une équipe et tourner la page à la suite d’un management toxique

Gestion des conflits

Depuis quelques années, grâce à une société hyperconnectée, le voile se lève plus facilement sur des cas de management toxique qui atteignent profondément des équipes et à la longue, impactent négativement la culture d’entreprise et sa performance. On sait pourtant selon plusieurs études qui démontrent chaque fois la même chose, que des équipes ayant un haut niveau de confiance dans leur direction sont 74% moins stressées, 106% plus énergiques et 50% plus productives (source HBR 2022). Pourtant des labels illustres, font parfois la une par des pratiques de management douteuses, voire de harcèlement, à l’image de la plateforme de transport à la demande Uber, sous le mandat de son fondateur Travis Kalanick. Ces pratiques portent atteinte à l’image d’une entreprise et ont eu un impact direct sur sa capacité à attirer et retenir les talents. Il est délicat pour un nouveau leader, prenant la relève derrière de telles pratiques, de reconstruire la confiance et l’engagement des équipes. Voici quelques points de vigilance pour reconstruire la confiance.

management toxique

Une démarche intentionnelle et multidimensionnelle

Reconstruire la confiance après une période de management toxique nécessite une démarche intentionnelle et multidimensionnelle. La confiance, pierre angulaire des relations professionnelles saines, une fois ébranlée, exige un effort concerté pour être restaurée. La transition vers un management plus agile, capable de favoriser l’expérimentation et la créativité, s’accompagne de défis particuliers dans le contexte d’un héritage toxique. Dara Khosrowshahi, succédant à Travis Kalanick, a pris le parti d’une transparence radicale et s’est engagé publiquement à redresser les torts passés.

Instaurer une culture de la communication ouverte et transparente

C’est le premier pas nécessaire pour restaurer la confiance. La transparence des décisions, des changements et des attentes permet aux individus de se sentir valorisés et respectés, ce qui est essentiel pour restaurer la confiance. Les dirigeants doivent prendre l’initiative de dialoguer ouvertement sur les erreurs passées, les leçons apprises et les mesures prises pour éviter leur répétition. Cet effort de transparence ne doit pas être perçu comme un exercice ponctuel mais comme une nouvelle norme de fonctionnement.

Encourager l’expression des sentiments et des préoccupations des employés

L’étape suivante est de faciliter la mise en place de forums de discussion, de séances d’écoute ou même de mécanismes de feedback anonymes. Reconnaître et valider les expériences vécues par les employés sous « l’ancien régime » est un pas important vers la résilience mais surtout évite ce que tout leader peut craindre : la victimisation systématique à la moindre contrariété ou au moindre faux pas. Les leaders doivent montrer qu’ils prennent ces retours au sérieux et qu’ils sont déterminés à apporter des changements positifs, tout en responsabilisant chacun à tourner la page et à croire de nouveau dans le développement de l’entreprise.

RéhabiLIter l’environnement de travail

Cela passe également par la redéfinition des valeurs de l’entreprise. Ces valeurs doivent refléter un engagement de respect, d’équité, de diversité et d’inclusion. Elles servent de guide pour le comportement attendu à tous les niveaux de l’organisation et doivent être intégrées dans les pratiques quotidiennes, les évaluations de performance et les processus de prise de décision.

Clarifier la vision de l’entreprise et ses objectifs

C’est une étape incontournable pour harmoniser les efforts de l’équipe. Volkswagen, après le Dieselgate qui avait mis en lumière des pratiques managériales et opérationnelles scandaleuses, a pivoté vers l’électrification de sa gamme, une décision qui a cherché à souligner son engagement envers le développement durable. Cet alignement des objectifs avec des valeurs plus larges a revitalisé l’entreprise et stimulé l’engagement des employés.

Favoriser l’engagement et la participation des employés dans le processus de transformation

A l’occasion de cette dernière étape, il est essentiel que les personnes se sentent individuellement parties prenantes du changement, avant même d’investir le niveau d’engagement par équipe. Il est nécessaire à cet égard de donner à chacun la possibilité de contribuer à la redéfinition de la mission et des objectifs de l’entreprise. Cela peut impliquer des ateliers de cocréation, des groupes de travail sur la culture d’entreprise ou des comités d’action sur la diversité et l’inclusion.

Investir dans le développement professionnel et personnel des employés

Dernière étape clé, cet investissement démontre alors l’engagement concret de la direction en faveur des compétences de chacun pour continuer de progresser, de s’investir dans la recherche de croissance et pour améliorer la communication. Proposer des formations, des opportunités de mentorat et des programmes de croissance peuvent considérablement aider à restaurer la motivation des individus et la vie des équipes.

Passer à l’action

La reconstruction de la confiance dans un environnement ayant souffert d’un management toxique est un chemin qui demande du temps, de la patience et un engagement sans faille. Par ces actions ciblées et par l’adoption d’une approche centrée sur l’humain, les organisations peuvent guérir une partie des blessures du passé (chacun restant maître de ses émotions), mais également reconstituer un environnement de travail respectueux, dynamique et innovant. La toute première étape pour un manager qui reprend la fonction après un management toxique pourrait être de définir et de communiquer clairement une nouvelle charte de valeurs et de comportements attendus. Cette charte devrait non seulement énoncer les valeurs fondamentales que le manager souhaite instaurer au sein de l’équipe mais aussi décrire concrètement comment ces valeurs se traduiront dans le quotidien professionnel : dans la manière de communiquer, de prendre des décisions, de gérer les conflits et de reconnaître les contributions de chacun.

En finir avec le technosolutionnisme

En finir avec le technosolutionnisme

Comment en finir avec le technosolutionnisme, cette croyance que la technologie peut résoudre tous les problèmes sociaux et environnementaux.

Comment perdre la confiance de ses équipes ?

Comment perdre la confiance de ses équipes ?

Comment perdre la confiance de ses équipes ?

Communication & management

La confiance est la clé de voûte des relations professionnelles solides. Elles jouent un rôle essentiel à tous les niveaux hiérarchiques d’une entreprise. Elle se nourrit de l’intégrité, de l’ouverture et du temps, preuve que la fiabilité d’une personne ou d’une organisation est réelle et méritée. Pour les dirigeants et les managers, comprendre les facteurs qui érodent la confiance est essentiel pour prévenir la démoralisation, la baisse de productivité et le désengagement des employés.

1. Le manque d’honnêteté :

Ce qu’il produit : le berceau de la défiance et de la méfiance.

Problème : la confiance se brise lorsque les promesses des leaders ne se traduisent pas en actions. Cette discordance entre les paroles et les actes sème le doute et le cynisme parmi les employés.

Pour l’éviter : admettre ses erreurs et être clair sur les capacités et limites actuelles de l’organisation renforce la crédibilité. Communiquer de façon transparente et argumenter ses décisions.

2. L’opacité :

Ce qu’elle produit : un fossé de compréhension et la démission silencieuse.

Problème : l’exclusion des employés des processus décisionnels crée un sentiment d’isolement, particulièrement néfaste en période d’incertitude.

Pour l’éviter : instaurer des canaux de communication bidirectionnels et échanger avec les employés sur la vision en écoutant vraiment leurs remontées d’information. L’échange favorise un sentiment d’appartenance et nourrit la prise de décision.

3. Des règles qui fluctuent sans explication

Ce que cela produit : le sentiment d’injustice.

Problème : l’application de critères différents selon les personnes génère un sentiment d’iniquité, de colère et sape la confiance.

Pour l’éviter : établir et maintenir des critères clairs et équitables pour tous. Reconnaître et récompenser les performances de manière juste et transparente. Pratiquer l’inclusion.

4. L’incompétence :

Ce qu’elle produit : un poison lent

Problème : la perception d’une direction incompétente ou désintéressée (autant sur l’expertise que sur le mode managérial) démotive et dissout la confiance.

Comment l’éviter : les dirigeants doivent s’engager dans un apprentissage continu et démontrer leur compétence ainsi que leur engagement envers les objectifs de l’entreprise.

5. Le déficit de reconnaissance :

Ce qu’il provoque : la douleur, le doute, l’isolement, la révolte, le désengagement.

Problème : ignorer les contributions des employés c’est s’en prendre indirectement à leur estime de soi professionnelle et leur confiance dans la direction.

Pour l’éviter : mettre en place des systèmes de reconnaissance qui valorisent tous les types de contributions. Célébrer les succès collectifs et individuels renforce l’engagement et la fidélité.

management et confiance

Développer une culture de la confiance et de la mobilisation

Ces comportements contre productifs dans le management témoignent souvent d’un manque de compréhension des dynamiques humaines et d’engagement envers les valeurs fondamentales de l’entreprise. Lorsque les dirigeants manquent de ces qualités essentielles, cela se manifeste par une série de décisions et d’actions qui, intentionnellement ou non, minent la confiance et l’harmonie au sein de leur équipe, ce qui finit toujours tôt ou tard par se ressentir sur la capacité de l’entreprise à pivoter sur des marchés en forte évolution.

Dynamiques humaines : au cœur de ces dynamiques se trouve l’empathie, ou plutôt son absence. Un leader qui ne parvient pas à se mettre à la place de ses employés ou à comprendre leurs perspectives et défis ne peut pas instaurer un environnement de confiance. L’empathie permet de naviguer dans les complexités des relations humaines au travail, en offrant un sol fertile pour la croissance de la confiance mutuelle. Sans elle, la distance s’installe, laissant place à l’interprétation et à l’incertitude.

Engagement envers les valeurs : de même, un engagement vacillant ou superficiel envers les valeurs de l’entreprise crée un vide. Les valeurs ne sont pas simplement des mots sur un mur ou une charte d’entreprise. Elles doivent être vécues et respirées au quotidien, incarnées par ceux en position de leadership. Un manque d’alignement entre les actions des dirigeants et les valeurs proclamées de l’entreprise envoie un message puissant : si les leaders eux-mêmes ne les respectent pas, à quoi bon les employés le feraient-ils ?

Communication transparente : un autre élément clé est la communication. Un manque de transparence dans la communication indique souvent une réticence à partager les réalités — bonnes ou mauvaises — avec l’équipe. Cela peut découler d’une peur mal placée de semer l’inquiétude ou le doute, mais le résultat est souvent l’opposé. Les employés perçoivent cette rétention d’information comme un manque de respect ou de confiance, ce qui érode la confiance dans les deux sens.

Alignement et fiabilité : enfin, l’alignement entre le comportement et les décisions est fondamental. L’incohérence, qu’elle soit dans l’application des politiques, dans le traitement des employés ou dans le suivi des engagements, révèle un manque d’éthique et de fiabilité. Les employés ont besoin de savoir que leurs dirigeants sont des piliers stables et prévisibles sur lesquels ils peuvent compter, surtout dans les moments de turbulence.

Tous ces critères sont importants dans une économie où l’expérience des clients de l’entreprise est liée à l’expérience vécue en interne par les employés. A méditer…

Communication et confiance

Communication et confiance

Communication et confiance

Le défi des leaders dans un monde d’incertitudes

Communication – Inspirer & motiver

Dans un récent sondage, que nous avons mené en fin d’année 2023 auprès de 110 dirigeants d’entreprise français, belges et suisses, une tendance émerge : 80% expriment une difficulté à communiquer et la crainte « d’être mal compris ou mal interprétés » dans une période d’incertitudes aussi élevées qu’aujourd’hui. Un cinquième des répondants évoque le prétexte de chercher avant tout à « maintenir la confiance » de leurs interlocuteurs. Ces résultats invitent à une réflexion profonde sur le rôle des leaders dans notre monde actuel, où l’incertitude est, pour ainsi dire, la seule constante. Comment les leaders peuvent-ils communiquer de façon à être compris, tout en maintenant la confiance de leurs différents interlocuteurs ?

Leadership communication et confiance

La communication est un outil puissant qui peut être utilisé pour inspirer, motiver et guider les personnes. En adoptant les bonnes stratégies, les leaders peuvent renforcer leur leadership et contribuer à la réussite de leurs organisations.

Priorité à la clarté

En ces temps où les modèles économiques et sociaux sont constamment redéfinis, les dirigeants sont confrontés à la nécessité de repenser leur approche de la communication. Dans un environnement où les informations peuvent rapidement devenir obsolètes ou être mal interprétées, la clarté devient une priorité. Selon une étude de Forbes Insights intitulée « The Future of Leadership: How Communication Can Help Leaders Navigate Uncertainty », publiée en 2022 ( 1.200 dirigeants interrogés dans 12 pays), 65% considèrent qu’une communication claire est plus importante que jamais face à l’incertitude.

La communication des leaders est un art subtil. Il s’agit de trouver le juste équilibre entre la clarté et l’empathie, la transparence et la discrétion, la proactivité et la collaboration. Dans un monde d’incertitude, cette tâche est encore plus ardue.

Cette compétence ne se limite pas à transmettre des informations. Elle implique également de comprendre et d’anticiper les réactions potentielles des interlocuteurs. Durant la COVID-19 beaucoup de dirigeants ont cherché à communiquer avec leurs différentes parties prenantes, pourtant un patron comme Alain Ducasse a communiqué non seulement de manière claire et transparente, mais aussi de manière émotionnelle avec ses employés, ses clients et ses partenaires. Il a publié à cet effet des lettres, des vidéos et des podcasts pour tenir ses publics informés de la situation et de ses décisions. Il en a profité pour insuffler aussi ses valeurs, fondées sur la solidarité et la résilience, qui constituent des facteurs d’excellence et de progression constante dans son domaine.

Un équilibre délicat

La communication en période d’incertitudes requiert un équilibre délicat pour maintenir et renforcer la confiance. L’étude réalisée en 2023 par le Pew Research Center met en lumière un défi majeur pour les dirigeants contemporains : la confiance envers les leaders et les institutions est en baisse. Face à cela, la réponse ne réside pas seulement dans l’adoption d’une communication authentique et transparente, mais aussi dans la capacité à équilibrer ouverture et discrétion, chose que Satya Nadella, PDG de Microsoft, a parfaitement réussi depuis sa prise de fonction en 2014. Il a initié un changement culturel significatif au sein de Microsoft, mettant l’accent sur l’empathie et l’ouverture. Plutôt que de s’appuyer uniquement sur des objectifs de performance et des indicateurs financiers, il a orienté l’entreprise vers une compréhension profonde des besoins des clients et des employés. Dans mon dernier ouvrage, j’aborde le concept de « leadership intentionnel« , que reflète entre-autre, le leadership et les choix de Satya Nadella. Les leaders intentionnels, comme lui, reconnaissent l’importance d’aligner leurs actions à leur vision et ils incarnent à leur échelle, quelles que soient les difficultés, les valeurs qu’ils défendent (dans son cas, l’inclusion et une culture d’apprentissage permanente).

Les leaders qui réussissent à communiquer efficacement dans des situations d’incertitudes sont ceux qui savent écouter, qui sont transparents et qui sont prêts à répondre aux questions. Ils sont également capables de créer un sentiment de confiance et de collaboration.

Stratégies de communication efficaces

Satya Nadella a réussi à transformer Microsoft en une entreprise plus agile, plus sensible aux tendances du marché et plus en phase avec les besoins de la société. En privilégiant l’écoute, l’empathie et en encourageant un dialogue ouvert à tous les niveaux de l’entreprise, Satya Nadella a créé un environnement où la confiance s’est sans cesse renforcée. Cela montre que dans un monde d’incertitudes, les leaders peuvent gagner en efficacité en se montrant plus humains, plus réceptifs et en valorisant les relations au sein de leur organisation. Les stratégies de communication des leaders doivent évoluer pour s’adapter au contexte actuel. Cela signifie évidemment de parler clairement, mais aussi d’écouter profondément et de répondre aux préoccupations des parties prenantes, quelles que soient les divergences entre elles. L’écoute active et la communication bidirectionnelle sont des outils puissants pour renforcer la confiance et la compréhension mutuelle, surtout dans des périodes incertaines.

Cinq stratégies clés pour communiquer efficacement en période d’incertitudes

  • Communiquer souvent – les individus ont besoin d’informations régulières pour se sentir en confiance.
  • Communiquer de manière transparente – en tant que leader soyez honnête et ouvert sur les informations dont vous disposez.
  • Communiquer de manière proactive – anticipez les questions et les préoccupations de vos interlocuteurs.
  • Communiquer de manière émotionnellement intelligente – soyez empathique et compréhensif.
  • Communiquer de manière collaborative – créez des opportunités pour les gens de poser des questions et donner leur avis.

Perspectives futures

Les leçons apprises durant ces périodes d’incertitudes offrent des insights précieux pour façonner les pratiques de leadership et de communication. Les défis actuels nous rappellent que l’agilité, l’empathie et la transparence ne sont pas seulement des atouts en temps de crise, mais des compétences essentielles pour tout leader dans un monde en constante évolution. À l’avenir, les leaders devront continuer à développer une capacité d’adaptation rapide aux changements, tout en restant ancrés dans des valeurs de transparence et d’intégrité. La capacité d’écoute active, de compréhension des diverses perspectives et de communication claire et empathique sera incontournable. Ces compétences permettront de faire face aux différents défis, mais aussi de construire des organisations résilientes, prêtes à affronter les incertitudes de demain. Dans le fond, les périodes d’incertitude sont un terrain fertile pour le développement du leadership. Elles poussent à réexaminer ses approches, à renforcer sa résilience et à se préparer à un avenir où la seule certitude est le changement lui-même. Les leaders qui font face à ces défis et apprennent de ces expériences seront les mieux équipés pour guider leurs équipes et leurs organisations vers un succès durable.

L’Art de communiquer ses décisions dans l’incertitude

L’Art de communiquer ses décisions dans l’incertitude

L’Art de communiquer ses décisions dans l’incertitude

communication – travailler ses compétences

Prendre des décisions fondées sur des informations incomplètes et incertaines est le lot de plus en plus de décideurs de nos jours. Face à des marchés imprévisibles, des technologies en mutation rapide dont on ne comprend pas toujours immédiatement la portée, ou encore des crises aussi imprévisibles que capables impacter le monde entier, les dirigeants sont souvent confrontés à des situations où ils doivent trancher en faisant appel à leur intuition plus qu’à la logique. La décision a toujours été fondée sur une part d’intuition et certains dirigeants sont plus capables que d’autres d’y recourir, même en se basant sur suffisamment d’informations. Ce qui change aujourd’hui, c’est la rapidité des évolutions qui nous entourent et qui fait appel à plus de réactivité, d’adaptabilité et de flexibilité. L’ère moderne requiert des décideurs non seulement qu’ils soient informés, mais également qu’ils soient en mesure de décoder rapidement des situations ambiguës, d’interpréter des signaux parfois faibles et au besoin de changer rapidement de direction ou de stratégie en réponse à de nouvelles informations ou à des circonstances inattendues.

De l’incertitude à la décision

Aujourd’hui, l’incertitude est le terrain de jeu par défaut du monde des d’affaires. La dernière étude du McKinsey Global Institute de 2022, a révélé que les dirigeants d’entreprise consacrent désormais environ 20 % de leur temps à prendre des décisions dans des conditions d’incertitude, contre 10 % il y a dix ans. L’étude a également constaté que le nombre de décisions prises dans des conditions d’incertitude a augmenté de 50 % au cours de la même période. Les paradigmes et même les vérités que nous tenions pour acquises peuvent être renversés presque du jour au lendemain. Pensez à la manière dont les industries ont été bouleversées par des innovations digitales, ou comment une pandémie mondiale a réorienté des marchés entiers. Dans ce contexte, la capacité d’agir avec conviction, même sans avoir tous les éléments en main, est devenue essentielle. Mais cela va au-delà de la simple prise de décision. Cela nécessite aussi d’inculquer une culture où l’échec, en tant que résultat d’une décision prise dans l’incertitude, n’est pas perçu comme une faiblesse, mais comme une opportunité d’apprendre et d’ajuster. Il s’agit de développer une mentalité agile et résiliente, où l’erreur est acceptée comme une étape naturelle de l’exploration et de l’innovation. Cette approche, qui pourrait être qualifiée d’entrepreneuriale, demande du courage, de l’honnêteté et un leadership solide pour guider les équipes à travers l’incertitude.

L’Importance de la transparence

Les informations incomplètes peuvent sembler une base fragile pour prendre des décisions décisives. Dans ce contexte, comment communiquer efficacement ces décisions à une équipe ou à un public ? Les craintes sont nombreuses : s’exposer à des critiques, semer la confusion, ou encore, être perçu comme indécis ou mal informé. Pourtant, ce sont précisément ces situations qui exigent une communication claire et transparente. Une autre étude, menée par l’Université de Stanford en Californie, a révélé que les dirigeants d’entreprise estiment que le niveau d’incertitude auquel ils font face a augmenté de 30 % au cours des cinq dernières années. L’étude a également constaté que les dirigeants sont plus susceptibles de prendre des décisions dans des conditions d’incertitude dans les secteurs complexes, comme la technologie ou la finance. Dans ce contexte, il est plus important que jamais pour les dirigeants de bien communiquer leurs décisions, même si elles sont fondées sur des informations incomplètes. Prenons l’exemple de Nokia. Il fut un temps où Nokia dominait le marché mondial des téléphones portables. Mais au tournant du 21ème siècle, l’entreprise a connu des difficultés pour s’adapter à l’émergence des smartphones. En 2011, Stephen Elop, alors PDG de Nokia, a pris la décision d’abandonner le système d’exploitation maison de Nokia, Symbian, au profit de l’OS de Microsoft, Windows Phone. Cette décision a été prise dans un contexte d’incertitude profonde quant à l’avenir de l’entreprise et du marché des smartphones en général. Lorsque Stephen Elop a annoncé ce changement stratégique majeur, il a communiqué sa décision avec une transparence remarquable, reconnaissant les défis auxquels Nokia était confronté et expliquant clairement les raisons qui le poussaient à s’associer à Microsoft. Bien que cette décision ait été critiquée et que Nokia ait finalement été racheté par Microsoft en 2013, la manière dont Elop a géré cette communication dans une période d’incertitude a été saluée pour sa clarté et son honnêteté. Ce qu’il faut retenir de cet exemple, c’est que même dans des situations d’incertitude, la transparence dans la communication est essentielle. Les décideurs doivent reconnaître l’incertitude, expliquer clairement les raisons de leur décision et ce qu’ils espèrent accomplir, tout en étant ouverts aux retours et critiques. Cela permet de créer un environnement de confiance et de compréhension, essentiel pour naviguer avec succès dans un paysage imprévisible.

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Incertitude et leadership

Trois conseils pour une communication efficace face à l’incertitude

  • Partagez le processus de prise de décision : même si la décision finale peut être sujette à débat, partager votre réflexion permet aux autres de comprendre votre point de vue. Expliquez comment vous avez pesé les différentes options, et pourquoi vous avez choisi une voie plutôt qu’une autre.
  • Admettez les lacunes de votre savoir : cela peut sembler contre-intuitif, mais admettre que vous ne savez pas tout renforce votre crédibilité. Cela montre que vous êtes réaliste quant aux informations à votre disposition.
  • Invitez aux retours : encouragez les membres de votre équipe ou votre public à partager leurs perspectives. Non seulement cela peut éclairer des zones d’ombre, mais cela renforce également le sentiment d’appartenance et d’engagement.

Conclusion

Dans un monde idéal, chaque décision serait basée sur des données parfaites et complètes. Mais en réalité, naviguer dans l’incertitude est devenu la norme. Au lieu de reculer, embrassons cette réalité. En mettant en avant la transparence et une communication efficace, non seulement nous renforçons la confiance, mais nous ouvrons également la voie à une collaboration enrichie, où chaque voix a le pouvoir de clarifier un peu plus le chemin à suivre.

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Communiquer vos décisions dans un contexte d’incertitude

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Lorsque vous êtes confronté(e) à l’incertitude dans votre prise de décision, quelle est votre plus grande préoccupation en termes de communication ?

1️⃣ – Eviter d’être mal compris(e) ou mal interprété(e).

2️⃣ – Eviter de s’exposer à des critiques ou des jugements.

3️⃣ – Ne pas semer la confusion parmi les collaborateurs ou partenaires.

4️⃣ – Maintenir la confiance de l’équipe ou des stakeholders.

5️⃣ – Autre (Veuillez préciser en commentaires).

Vos retours nous aideront à mieux cerner les défis auxquels vous êtes confronté(e) et à orienter nos futurs contenus. 🚀 
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Le charisme des leaders sous toutes ses facettes

Le charisme des leaders sous toutes ses facettes

Le charisme des leaders sous toutes ses facettes

Toutes les clés pour comprendre comment le charisme évolue avec le temps ou selon les contextes.

Inspirer – motiver

Le charisme est souvent considéré comme le Saint Graal pour bon nombre de leaders. Une étude de 2012 publiée dans le Journal of Business and Psychology a démontré que les leaders charismatiques ont plus de chances de susciter un engagement élevé parmi leurs employés. Cependant, sa portée n’est pas universelle. Dans certains contextes, il est un atout précieux, mais dans d’autres, il peut s’avérer inefficace ou même contre-productif. Explorerons les multiples facettes du charisme et découvrons comment le « leadership intentionnel » pourrait redéfinir ce que signifie être véritablement charismatique.

Le charisme est culturel et contextuel

Selon une étude réalisée en 2002 par House, Javidan, Hanges, et Dorfman, le charisme varie considérablement d’une culture à l’autre. En Occident, il est souvent vu comme le signe d’une individualité marquée, d’une éloquence exceptionnelle et d’une vision transformatrice. Par exemple, Steve Jobs est fréquemment cité comme un leader charismatique en Occident pour son style de communication et sa vision. En revanche, dans des cultures orientales, des figures comme le Dalaï Lama sont perçues comme charismatiques pour leur sagesse et leur humilité. Il est indéniable, que le charisme, dans ses multiples formes, est un puissant levier d’influence mais il est important pour les leaders de comprendre que sa manifestation et son impact sont d’abord ancrés dans le tissu culturel et sociétal de leur environnement. Se fier uniquement à une interprétation occidentale du charisme pourrait être une erreur dans un monde de plus en plus globalisé et interconnecté. Il est donc essentiel pour les leaders d’aujourd’hui et de demain de reconnaître et d’apprécier la diversité des perceptions du charisme à travers le monde. De plus, le charisme ne se manifeste pas de la même manière selon le domaine professionnel. Tandis qu’en affaires, un leader charismatique, comme Elon Musk, peut être admiré pour sa vision futuriste, en politique, une figure comme Barack Obama est saluée pour son éloquence et sa capacité à rassembler des gens de divers horizons. Néanmoins, le charisme, dans son essence, reste subjectif et en constante évolution.

charisme du leader

L’évolution du charisme aujourd’hui

Ce que l’on définit comme « charismatique » reflète souvent les valeurs et les besoins d’une époque donnée. À mesure que le monde change et que les défis évoluent, notre perception du leader charismatique s’adapte en conséquence. On constate une évolution du charisme vers une forme plus inclusive et empathique. Dans le contexte actuel marqué par des défis globaux, les leaders qui font preuve d’écoute, de compassion et d’une volonté sincère d’agir pour le bien commun sont de plus en plus valorisés. Il ne s’agit plus simplement de posséder une présence imposante ou une capacité oratoire qui captive, mais de démontrer une véritable préoccupation pour les autres et pour la planète. Prenons l’exemple de l’ex chancelière allemande, Angela Merkel, qui s’est illustrée par un comportement combinant assurance calme et de détermination, en intervenant lors de plusieurs crises complexes. Un autre exemple pourrait être un dirigeant comme Ingvar Kamprad, le fondateur d’Ikea, qui bien que fort du succès international de son entreprise, reste fidèle à ses racines suédoises et à une philosophie de simplicité et de fonctionnalité. Son approche humble du leadership, sa vision claire qui est de rendre le design accessible à tous, et son engagement en faveur du développement durable, en ont fait une figure charismatique dans le contexte d’aujourd’hui. Son charisme, pourrait-on dire, imprègne chacun des produits d’Ikea. Les leaders d’aujourd’hui et de demain seraient bien avisés de prendre note de cette évolution et de développer un charisme en lien avec les aspirations et les espoirs de notre époque.

Les « faux-amis » du charisme

Le charisme, par sa nature attractive, peut être aisément confondu avec d’autres comportements qui semblent séduisants en surface mais qui, à long terme, peuvent être préjudiciables. Ces « faux amis » sont des pièges dans lesquels de nombreux leaders tombent, parfois avec des conséquences désastreuses. Le charisme authentique peut facilement être éclipsé par des imitations superficielles. Le charme éphémère peut rapidement s’évaporer, laissant place à la méfiance lorsqu’il n’est pas soutenu par de véritables intentions. Confondre confiance avec arrogance peut aliéner l’entourage, tandis que l’autoritarisme étouffe l’innovation et la libre expression. Enfin, une obsession du spectacle détourne l’attention des véritables enjeux et priorités.

Vers un charisme réinventé : l’influence du leadership engagé

Remontons un peu le temps. L’origine étymologique du mot charisme nous conduit au grec ancien (khárisma), traduit par « don de grâce ». Dans les écritures sacrées, il faisait écho à un cadeau divin, offert pour servir la communauté. C’était un don au service d’un dessein supérieur. Aujourd’hui, le monde entrepreneurial et social s’agite autour d’une nouvelle forme d’influence : le leadership engagé. Si à première vue, le rapport entre un terme religieux ancien et le leadership moderne peut sembler surprenant, il y a pourtant un lien : l’intention de servir. Le leader engagé ne se contente pas de charmer par son éloquence ou son magnétisme. Il ou elle est animé(e) par une vision claire, axée sur un impact concret et commun, souvent de nature socio-environnementale. Il y a une volonté délibérée d’utiliser son influence pour le bien commun. À une époque où la défiance vis-à-vis des leaders traditionnels est en forte croissance, le « charisme du futur » pourrait bien s’ancrer dans cette authenticité et cette intentionnalité. Vous pouvez découvrir dans mon dernier ouvrage publié : « Diriger avec intention », des figures emblématiques de ce leadership en expansion, qui incarnent cette nouvelle époque du charisme, où l’aura personnelle est mise au service de causes plus vastes que l’individu. En fin de compte, le charisme n’a jamais été une constante. Tout comme la société évolue, notre perception de ce qui est charismatique se métamorphose, rappelant à chaque leader potentiel que l’influence véritable réside souvent dans l’intention derrière l’action.

Conclusion

S’il y avait un seul conseil à suivre pour développer son charisme de leader à l’avenir, ce serait de se connecter à son « pourquoi » intérieur. Le charisme authentique ne provient pas de l’imitation de traits ou de quelconques techniques. Il provient d’une compréhension profonde de sa propre mission et de ses valeurs. Prenez le temps de réfléchir à ce qui vous motive profondément, les convictions que vous souhaitez défendre et à la manière dont vous souhaitez influencer le monde autour de vous. Lorsque vous parlez et agissez à partir de ce « capital intérieur » sincère, vous dégagez une authenticité et une énergie qui attirent naturellement les autres à vous. Dans un monde saturé de bruit et d’artifice, une authenticité ancrée dans l’intention sera certainement la clé du charisme du futur.