Pourquoi la solitude du leader est-elle une nécessité ?

Pourquoi la solitude du leader est-elle une nécessité ?

La solitude du leader : pourquoi est-elle nécessaire ?

Développer ses talents de leader

Un leader est rarement seul mais il peut vivre sa position comme difficile, face à la solitude intérieure qu’il ressent fréquemment. Seul à décider, seul à croire à l’avenir, seul à faire preuve de perspicacité, seul à déjouer les jeux de rôle de chacun ou les conflits, seul à rechercher la vérité qu’on lui cache souvent, pour prendre les meilleures décisions… Pourtant la solitude est une des plus importantes nécessités du leadership. On le sait généralement pour s’en rendre compte sur soi-même ou pour observer certains leaders qui croisent notre route professionnelle ou personnelle, le fait d’avoir été un brillant étudiant, même dans les meilleures écoles du monde, ne fait pas de vous un bon leader. Nous pouvons tous être fantastiques et doués dans notre spécialité mais ne jamais devenir un leader. J’ai longtemps réfléchi à cela, ne serait-ce que parce qu’il m’a fallu aider à plusieurs reprises des dirigeants à passer des caps difficiles dans leurs activités. Voici donc 5 raisons de cultiver, voire d’aimer votre solitude en tant que leader.

solitude du leader

1. La solitude du leader lui confère sa liberté de penser de manière indépendante

Selon ce que j’ai observé, être leader ce n’est pas parvenir au sommet, se débrouiller mieux que les autres au travers des méandres de la politique interne ou faire partie d’un réseau étendu. Tout cela compte dans l’exercice du leadership mais ce n’est pas ce qui distingue un vrai leader, d’un leader en titre. Ce qui va faire la différence entre l’un et l’autre, c’est la capacité réelle du premier à essayer de changer la façon dont les choses se font ou au moins, de savoir questionner si les résultats ne seraient pas meilleurs en faisant autrement. En somme, c’est la capacité du « vrai leader » à prendre certaines libertés de réflexion et d’action par rapport au conformisme général. La crise du leadership intervient lorsque trop de leaders deviennent convaincus qu’il suffit de suivre les préceptes appris dans leurs études supérieures ou en lien avec la culture de l’entreprise, sans jamais questionner la routine. Ils peuvent répondre aux questions mais ils ne savent pas comment les poser. Ils peuvent atteindre les objectifs mais ne savent pas comment les fixer. Ils réfléchissent comment faire les choses mais pas sur l’intérêt de les faire. La capacité à prendre du recul seul, sans se laisser influencer, fait toute la différence entre un leader authentique et un leader issu de la technocratie.

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2. La solitude du leader lui donne la possibilité d’être créatif

Le rôle d’un leader est de suivre une vision, qu’elle soit la sienne ou celle de son entreprise. Cela demande avant tout de penser de façon créative ou tout au moins, d’apprendre à cultiver une indépendance d’esprit. Dans le cas contraire, il ne s’agira pas de leadership mais plutôt de régimentation de l’esprit, c’est-à-dire une disposition naturelle à suivre la politique fixée par d’autres, sans y apporter sa propre contribution. Pourtant ce que l’on entend communément par leadership, c’est avant tout la capacité à exercer un jugement indépendant, la liberté de recourir à l’action et d’exprimer un désaccord même vis-à-vis de sa hiérarchie. Dans le cas contraire, on ne parlerait pas de leadership mais de système tyrannique dans lequel chacun aurait un rôle assigné et aucune marge de manœuvre. Un leader est avant tout quelqu’un capable de penser de façon indépendante, créative et souple. C’est ce qui va lui permettre de déployer un ensemble de compétences dans une situation fluide et complexe. Si l’on est d’accord sur cette idée, cela suggère qu’un leader doit apprendre à faire agir son intuition et celle-ci nécessite beaucoup d’idées d’une part mais aussi un temps de solitude, où il va laisser infuser les idées et être créatif.

3. La solitude du leader lui donne la possibilité d’être concentré

Une étude menée il y a plus d’une décennie à Stanford auprès de centaines d’étudiants, a montré que même avec des capacités cognitives élevées, personne n’arrive à travailler en multitâches avec efficacité. Il est tout simplement impossible de prendre du recul et de penser stratégiquement, en ayant un esprit happé par des dizaines de tâches à la fois. La conséquence la plus négative qui en résultat est le fait, selon les chercheurs de cette étude, que moins l’on prendre de recul plus on est distrait et moins l’on est capable de discerner ce qui pertinent. Cela conduit, toujours selon les mêmes chercheurs, à un « défaut de classement mental », c’est-à-dire une difficulté à conserver les informations utiles dans les bonnes parties de notre cerveau pour les réutiliser au moment propice. En résumé le multitâche ne consiste pas seulement à ne pas penser, cela nuit également à votre capacité de le faire et peut conduire à des erreurs. Penser signifie se concentrer sur une chose suffisamment longtemps pour développer une idée propre à son sujet. D’expérience, les premières pensées ne sont jamais les meilleures. Nos premières pensées sont souvent celles des autres ou de ce que l’on pense inconsciemment comme étant celles que l’on attend de nous. C’est seulement en se concentrant, en approfondissant la question, en étant patient, en laissant toutes les parties de son esprit entrer en jeu, que nous arrivons à une idée originale. De plus une seule idée ne suffit pas. Il faut beaucoup de bonnes idées et du temps pour les combiner et trouver enfin un début de bonne idée, que l’on va ensuite tester et ajuster. Le travail n’est jamais vraiment terminé pour un leader. C’est une manière d’être et de penser qui se nourrit d’elle-même à travers une forme de solitude choisie.

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4. La solitude du leader lui donne le courage d’exprimer ses idées

L’intuition intervient toujours lorsqu’il s’agit de résoudre une situation complexe. L’intelligence va alors fonctionner en passant en quelques sortes par des autoroutes rapides mais cela ne peut se produire qu’à partir du moment où l’on aura envisagé plusieurs solutions, puis où l’on sera capable de reposer son esprit pour laisser agir le cerveau à un autre niveau. C’est dans la solitude choisie et nourrie que l’intuition va le mieux fonctionner – par exemple en allant marcher seul ou en pratiquant une activité qui apporte une grande fluidité personnelle (pour ceux qui connaissent : le flow). La décision qui émane de l’intuition donne souvent plus de confiance nécessaire et de courage pour défendre ses idées, même si celles-ci ne sont pas accueillies de manière enthousiaste.  Le leader est quelqu’un qui doit développer un courage moral à défendre ce en quoi il croit et cela ne sera jamais facile. De plus, être un leader est plus souvent une posture où l’on doute que le contraire. La question est que faire de nos doutes ? Les nier ? Rechercher la solution auprès des autres ? Se confronter honnêtement à soi, avec courage ?

5. La solitude du leader lui donne l’occasion de se trouver soi-même

Après tout pourquoi devenir et être un leader, si ce n’est pour avoir l’occasion de vivre en défendant ses convictions, voire ses idées et pour se trouver soi-même ? Le leadership est une posture exigeante mais c’est aussi une manière d’explorer la palette infinie de nos potentiels personnels. Certes cela passe par l’introspection et la solitude mais ce sont peut-être en définitive de grands cadeaux pour un leader, pour devenir sans cesse. Le leadership n’est en effet jamais un exercice abouti mais toujours en mouvement. C’est ce qui lui donne la possibilité de repousser sans cesse les limites de l’inconnu et de connaître une forme d’exaltation, que l’on ne vivra pas aussi intensément dans d’autres fonctions. Quoi de plus excitant que d’apprendre sans cesse ? L’inverse revient à des situations que nous ne connaissons que trop bien dans notre monde moderne : la vanité et la suffisance de ceux qui savent tout, sur tout. La solitude dans le cas du leader ne doit pas être vécue comme triste et morne mais comme quelque chose à cultiver pour s’élever au-dessus du doute et trouver les moyens de l’action juste.

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La solitude est l’essence même du leadership

Et c’est un Art que de la cultiver et de penser par soi-même ! Cela signifie d’abord se trouver soi-même, trouver sa propre voie, écouter sa propre voix. Vous devez savoir qui vous êtes et en quoi vous croyez.  L’amitié peut vous aider en tant que leader à partager vos réflexions et vos doutes. C’est même un très bon moyen dans certains cas mais la première amitié que vous avez intérêt à entretenir, c’est avec vous-même, dans un dialogue intime que seule la solitude peut vous procurer. C’est aussi ce qui vous aidera le plus à assumer vos décisions jusqu’au bout, voire à les argumenter. Le leadership signifie avant tout : trouver une (nouvelle) direction. En définitive, la position d’un leader est intensément solitaire. Peu importe le nombre de gens que vous pourriez consulter, vous êtes celui qui doit prendre les décisions difficiles. Et à de tels moments, tout ce que vous avez c’est vous-même et votre capacité à utiliser toutes vos facultés intuitives.

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5 erreurs courantes que même les personnes intelligentes commettent

5 erreurs courantes que même les personnes intelligentes commettent

5 erreurs courantes que même les personnes intelligentes commettent !

Des personnalités prospères et intelligentes de l’Histoire ont aussi commis ces 5 erreurs courantes. « Quiconque n’a jamais commis d’erreur n’a jamais rien essayé de nouveau », disait Albert Einstein. Une erreur est la plupart du temps réversible. Souvent notre conditionnement nous amène à penser que nous devons nous reprocher une erreur ou un échec et cela nous amène même à punir (même de façon subtile) les autres pour leurs erreurs. Alors gardons à l’esprit que nous commettons tous 5 erreurs courantes, réversibles, mais qui peuvent être évitées si nous les avons à l’esprit. Elles nous évitent de dépasser des lignes à ne pas franchir.

1. Courir après l’argent

Si je vous demande, quels sont vos trois souhaits les plus importants, il y a fort à parier que vous répondrez que vous souhaitez ne plus avoir à penser à l’argent ou en avoir encore plus, pour… C’est ainsi, l’argent sécurise et rassure.

Ce qui est amusant, c’est que nous savons tous qu’il y a plus important dans la vie que de l’argent.

Pourtant, nous en faisons un objectif. Il n’y a rien de mal à vouloir devenir riche. Nous devons simplement nous rappeler que gagner de l’argent au-delà d’un certain montant a peu d’impact sur notre bonheur.

Devenir riche n’est pas une erreur, tant que nous ne nous attendons pas à ce que ce soit la solution à tous nos problèmes.

2. Ne pas se ressourcer

On le sait : à un temps d’effort doit correspondre un temps de ressourcement équivalent. Pourtant la frénésie dans laquelle nous vivons (travail, famille, vie sociale…) nous pousse facilement vers le manque de sommeil fréquent.

C’est la même chose si vous êtes pris dans le flow d’une activité que vous adorez et que vous y passez tout votre temps.

« Donner un coup de collier » est une expression qu’il faut entendre sur une très courte période. Au-delà, on s’expose à entamer son énergie de manière dommageable.

Le sommeil est le meilleur récupérateur, ainsi que des temps de déconnection complets. Un excellent ouvrage sur le sujet vous permettra de vous reconnecter à votre fatigue et d’en comprendre les effets négatifs durables. La Fatigue de Leonard Antony, chez Flammarion.

3. Se déconnecter de l’espace du cœur

Les techniques de méditation et autres, rappellent l’importance d’écouter sa voie intérieure régulièrement. Pourtant les avancées numériques et les technologies de l’information nous poussent à nous éloigner dangereusement, en écoutant sans cesse la voix des autres.

Ces technologies sont géniales, à plus d’un égard. Mais rappelons-nous qu’elles ne sont que des technologies, pas nos Maîtres !

On sait aujourd’hui que leur usage excessif génère de l’anxiété et de la détresse sur les jeunes générations (Y et surtout Z, née à partir de 2000).

Par le passé, il n’y avait pas de smartphone et autre pour se déconnecter de son cœur : il y avait d’autres types d’aliénation sous la forme de normes ou de règles, devenues souvent rigides avec le temps.

Nous n’avons pas de réelles excuses pour nous laisser aujourd’hui disperser loin de notre cœur. C’est un manque conscience personnelle que nous sommes aussi nos émotions et pas celles des autres

4. Ne pas bouger suffisamment

Encore un besoin physiologique que nous avons tendance à négliger dans la vie moderne ou en vieillissant et en prenant de plus en plus de responsabilités.

Des excuses, nous en avons sans cesse, jusqu’au jour où nous n’arrivons plus à monter un escalier, à éviter de prendre la voiture, à réguler notre anxiété ou nos colères, à préserver notre lucidité.

D’une façon ou d’une autre, nous devons trouver tout au long de la vie, trois heures par semaine de notre temps pour avoir une activité physique qui nous entraîne sur le plan cardio-vasculaire et marcher vingt minutes par jour, le reste du temps.

5. Être trop optimiste

La confiance excessive est l’un des préjugés cognitifs qui affecte le plus les personnes intelligentes. Lorsque l’on est doué pour quelque chose, il est facile de se surestimer.

Cela ne se produit pas nécessairement de façon arrogante. Un excès de confiance peut arriver à tout le monde. Cela va de la surestimation de soi, à l’idée que l’on détient la vérité, en passant par la conviction d’être meilleur que les autres. Dans tous les cas, on en arrive à avoir des ambitions non réalistes.

C’est peut-être le piège le plus classique chez les gens parmi les plus intelligents. Un premier succès est toujours un nouveau défi. En nous souvenant de cela, on évite de se reposer sur nos lauriers trop rapidement.

Mieux vaut se concentrer sur les éventuels obstacles à surmonter (l’imprévisible étant par définition imprévisible !) pour en détourner l’éventualité en agissant en amont, ou en ayant un plan d’action au cas où, que de s’envelopper d’optimisme et de théories positivistes en vogue.

A ce rythme, ne peut-on jamais ressentir d’optimisme de temps en temps ?

Bien entendu, le temps de recharger ses batteries face à l’inconnu et à trop de cynisme ambiant. Mais l’idée n’étant surtout pas de s’y accrocher de toutes ses forces.

Isabelle Cham Conseil

soutient le développement des dirigeants, des équipes et des organisations à travers la prospective, la mobilisation du leadership, la gestion du changement et la communication d’impact. Retrouvez toute l’information sur le site.