Pourquoi vous ne créez pas d’impact ?
Le “milieu” d’un projet est toujours une période difficile à gérer. Voici pourquoi et comment vous pouvez tirer partie de cette situation.
Vous êtes probablement au milieu d’un projet !
Vous ne parvenez pas à développer de l’impact face à un projet sur lequel vous travaillez depuis un moment ou même face à votre propre transformation de vie ?
Au début, vous aviez l’enthousiasme pour votre projet, qui vous le savez de toutes les façons, est un projet long terme. Plus tard, lorsque vous commencerez à voir la ligne d’arrivée, vous redoublerez alors d’efforts. Par contre, toute la période intermédiaire [le milieu] ressemble souvent à une traversée du désert interminable et vous êtes précisément dans cette période. Une période où nous nous demandons souvent pourquoi subir tout cela, pourquoi tant d’embûches, d’échéances ou de tâches aussi stressantes que répétitives ? “Pourquoi” – au point de remettre en question notre engagement de départ ou nous retrouver dans le brouillard épais de nos réelles motivations. Il en faut de peu pour abandonner, victime de ce que l’on prend alors pour nos illusions. La mauvaise nouvelle, c’est qu’il n’y a aucun moyen d’éviter cette période. La bonne nouvelle en revanche, c’est que l’on peut s’équiper du kit de survie et faire face un certain temps. Le cadeau ? A la sortie de cette zone intermédiaire, on constate que l’on est devenu plus fort et plus armé pour réaliser la percée désirée.
A quoi servent les périodes intermédiaires ?
Pourquoi nous retrouvons-nous toujours au milieu de nulle part lorsque nous réalisons une transition, une transformation de vie, un projet ambitieux ou long terme ? Nous nous retrouvons tel le marin ayant quitter le port, tranversant l’océan sans même savoir s’il y a une autre rive devant lui. La première raison c’est que l’on a tendance à évaluer le chemin qui nous reste à parcourir jusqu’au résultat souhaité et non tout le trajet déjà parcouru jusqu’ici. Cependant la raison plus profonde, c’est que l’on traverse une période inévitable, où notre identité change profondément. Nous nous sommes progressivement de ce qui était avant ou de qui nous étions avant (phase de désidentification indispensable pour accueillir le nouveau) mais nous n’avons pas encore reconstruit ce qui va être notre nouvelle réalité à l’avenir. Donc il nous est difficile de construire une nouvelle identité sur du rien. Tant que le marin n’a pas atteint la nouvelle rive, il lui est difficile de savoir quelle langue il va désormais parler ! La seule unité de mesure que vous pouvez prendre en compte à ce stade, c’est : est-ce que vous progresser ou non ? C’est pour cela qu’il vous faut dès le départ une vision de votre vie ou de votre projet et une boussole personnelle. Au milieu, vous êtes constamment en train de chercher votre vrai Nord.
Se focaliser sur les progrès
“Ne te compare pas toujours à ceux qui réussissent mais compare d’où tu viens”, me répéter sans cesse ma grand-mère. Si je ne comprenais pas à l’époque la portée de ses paroles, la vie me les a fait comprendre ! Au milieu d’un projet, nous n’avons guère le choix que de nous focaliser sur nos progrès depuis le début. Le succès viendra de notre capacité à mesurer sans cesse ce qui nous reste à acquérir en termes de capacités, de compétences ou d’ajustements. En somme, rien que des choses qui sont généralement à notre portée mais pour lesquelles nous devons faire preuve d’endurance et de persévérance. Le plus difficile est sans aucun doute de gérer la fluctuation de nos émotions et de maintenir notre motivation à un niveau suffisamment élevé pour ne pas sombrer dans la procrastination. On le sait, procrastiner c’est toujours refuser de prendre nos responsabilités face à la réussite, parce que nos peurs nous préservent de quelque chose qui nous fait encore peur au fond de nous. Faites-vous aider dans ce cas : il est inutile de perdre autant de temps à repousser vos échances et votre réussite. La procrastination ou le manque de confiance en soi, sont deux perturbateurs inévitables dans un projet mais ils ne doivent pas se prolonger inutilement. Faites-vous aider encore une fois ou si vous avez la résilience suffisante, dressez maintenant la liste de vos progrès pour retrouver un état d’esprit positif. N’hésitez pas non plus à faire une pause.
Quand faire une pause ?
Une autre raison pour laquelle cette période du milieu est toujours compliqué, c’est que nous avons le sentiment que nous dépensons plus que nous ne gagnons réellement. Nous dépensons plus de temps, plus d’énergie, plus d’argent, plus de confiance en nous, plus de notre capital volonté que d’habitude, etc. Au bout d’un moment, nous sommes forcément en déséquilibre, en train de vivre sur nos réserves. Lorsque l’on commence un projet long terme, nous devrions tous nous préparer à devoir composer avec la réalité. Ce n’est souvent pas le cas parce que nous sommes victimes de nos biais cognitifs. Nous prenons nos rêves pour la réalité ! ce n’est pas grave au fond : cette part d’inconscience donne finalement le courage de se lancer mais il fait admettre au milieu, que nous rencontrons tout simplement la réalité des choses et que le moment est venu d’ajuster nos efforts et nos ressources. C’est là qu’une petite pause s’impose. Prendre du recul ou là encore, se faire aider, permet généralement de comprendre que nous avions au départ les ambitions de notre ancienne perception des choses (c’est à dire de notre vie d’avant). Cependant l’expérience acquise au cours de la traversée, nous invite au contraire à regarder plus loin et à viser l’Amérique, alors que nous pensions ouvrir une nouvelle voie vers les Indes comme Christophe Collomb. Car oui, le grand danger de cette période, c’est de rebrousser chemin et de revenir à “avant”, encore plus frustré généralement que la situation initiale de départ. A l’inverse le grand cadeau de cette période du milieu, si l’on sait l’exploiter, c’est au contraire, de trouver réellement sa voie ou de découvrir que des possibilités s’ouvrent à nous et que nous ne pouvions pas voir de là où nous étions au départ. C’est le propre du parcours de tous les héros de nos contes et légendes. au départ le héros a une vie banale mais il rencontre un obstacle qui peut être un problème, une injustice, un cataclysme… Il trouve alors le courage d’agir, de changer quelque chose (lui-même ou la société généralement). Il s’engage dans ce changement et découvre à ses dépends des tas d’obstacles puis une période du milieu, qui manque de tout lui faire abandonner. Cependant c’est en se raccrochant à son désir profond et à ses expériences acquises depuis le départ, qu’il découvre que la vérité qu’il sert est encore bien plus grande que ce qu’il imaginait au départ. Il devient ainsi “héros”, parce qu’il accède à une connaissance de lui même ou de la vie, bien plus grande que la multitude. Gardez donc espoir si vous êtes dans cette mauvaise passe du milieu.
Isabelle Cham Conseil
soutient le développement des dirigeants, des équipes et des organisations à travers la prospective, la mobilisation du leadership, la gestion du changement et la communication d’impact. Retrouvez toute l’information sur le site.