Quand l’innovation redéfinit la mission du leader

Quand l’innovation redéfinit la mission du leader

Quand l’innovation redéfinit la mission du leader

L’essor de la biotech illustre comment les compétences des leaders du futur doivent s’élargir.

[leadership enhancement – Vivre au rythme des mutations]

Selon une étude de McKinsey, 85% des dirigeants estiment que la technologie et les innovations scientifiques joueront un rôle majeur dans la stratégie de leur entreprise au cours de la prochaine décennie. 72% d’entre eux croient également qu’ils devront considérablement adapter leur modèle économique pour rester compétitifs. Face à ce constat, un enjeu majeur se présente aux leaders d’aujourd’hui et de demain : se préparer continuellement à des avancées inédites. Ces évolutions, qu’elles soient technologiques, scientifiques ou les deux, bouleverseront tous les secteurs d’activité, exigeant d’eux une adaptation et une évolution constante. Si le fait de savoir adapter les modèles d’affaires est une compétence centrale pour les leaders, elle est loin d’être la seule. Parler d’éthique, s’adapter aux règlementations, voire prendre part à l’activité politique pour les faire évoluer, ou encore s’entrainer à anticiper, deviennent des compétences incontournables. Illustrations à travers l’émergence de la biologie synthétique et de la biotechnologie, deux domaines en pleine effervescence, qui conduit tous les secteurs d’activité ou presque à innover et défient les compétences des leaders.

« Je suis éthique ou je ne suis pas ! »

L’innovation suscite des dilemmes éthiques. C’est le cas dans le domaine de la biotechnologie, où les enjeux se trouvent à l’intersection de la science, de l’éthique et de la responsabilité humaine. En 2018, lorsque le chercheur chinois He Jiankui a annoncé avoir modifié des embryons humains pour les rendre immunisés contre le VIH, l’exploit scientifique a rapidement cédé la place aux enjeux éthiques. Devons-nous féliciter le courage d’un tel acte ou craindre d’ouvrir la boîte de ? Où se trouve la frontière entre guérir et « améliorer » la vie humaine ? Nous l’avons bien compris à l’époque : ce n’était pas seulement le destin des futurs enfants concernés, qui était en jeu, mais celui de toute l’humanité. L’UNESCO a répondu l’année suivante par un appel poignant pour un débat mondial. La question n’était plus celle d’une seule nation mais celle concernant l’ensemble de l’espèce humaine. La biotech touche de plus en plus de secteurs aujourd’hui, de la santé à l’agriculture, en passant par les biocarburants, les textiles, les emballages, la cosmétique, le jardinage, la probiotique… Ses applications sont immenses et prometteuses. Par exemple on pourrait imaginer sans trop de risques de se tromper, voir apparaître des textiles bio-fabriqués qui purifient l’air autour de nous ; des micro-organismes génétiquement modifiés qui nettoient nos eaux usées ; des bâtiments conçus avec des matériaux vivants capables d’auto-réparation. Dès lors, les questions d’éthique vont impliquer tous les dirigeants, quel que soit le secteur d’activité. S’y préparer, c’est d’abord reconnaître la portée de ces innovations, mais c’est aussi et surtout savoir aborder avec lucidité et responsabilité les défis qu’elles soulèvent.Haut du formulaire

L’anticipation ne me décourage pas

L’anticipation n’est pas un concept nouveau pour l’espèce humaine. Depuis des millions d’années, nous avons cultivé cette aptitude innée, cherchant constamment à anticiper les saisons, à prévoir les dangers et à envisager l’avenir pour assurer notre survie et notre prospérité. Aujourd’hui l’anticipation prend une dimension encore plus critique. Envisagez l’impact de la biotechnologie sur l’industrie alimentaire, par exemple. Les avancées en matière de viande cultivée en laboratoire, sans l’abattage d’animaux, représentent un changement radical dans notre approche de la production alimentaire. Ces innovations, tout en offrant des avantages en matière de développement durable et d’éthique, posent aussi des questions complexes sur la réglementation, l’acceptation du marché et l’éthique. Anticiper ces défis et y répondre de manière proactive est essentiel pour les leaders de ce secteur, mais aussi pour tous ceux qui sont touchés indirectement par ces avancées. Selon une étude de McKinsey, les entreprises dotées d’une forte capacité d’anticipation ont 33% de chances supplémentaires d’être leaders dans leur domaine, et leur croissance du revenu est 120% plus rapide que celle de leurs concurrents. Mais cette anticipation, comme le soulignait Angela Merkel, ne concerne pas seulement la gestion des crises. C’est une compétence fondamentale pour « comprendre leurs origines et y apporter des solutions avant qu’elles ne deviennent ingérables ». L’anticipation, loin d’être une charge décourageante, est une source d’empowerment. Elle permet aux leaders d’avancer avec confiance, armés de la compréhension et de la préparation nécessaires pour agir avec des évolutions constantes.

innovation et compétences

J’apprends à être plus politique

Comme dans toute innovation majeure, il y a toujours un décalage entre sa naissance et la mise en place des réglementations qui s’imposent à notre société. La complexité des innovations aujourd’hui, font qu’il est long et difficile de légiférer, encore moins quand la compétition entre chercheurs se produit à l’échelle planétaire et accélère les innovations. Prenons l’exemple de CRISPR-Cas9, un outil d’édition génique qui est souvent comparé à des « ciseaux moléculaires » qui peuvent couper l’ADN à des endroits spécifiques, pour supprimer, remplacer ou ajouter des séquences géniques. Alors que CRISPR-Cas9 a connu des avancées rapides depuis sa découverte, les cadres réglementaires sont restés en retard, laissant place à une multitude d’interprétations et d’incertitudes. En Europe, par exemple, alors que les chercheurs étaient prêts à l’appliquer dans l’agriculture, la Cour de justice de l’Union européenne a tranché en 2018, décidant que les organismes édités devraient être soumis aux mêmes réglementations strictes que les OGM traditionnels. En termes de leadership, cela signifie qu’être un leader demain, ce ne sera pas développer uniquement des capacités à diriger et à inspirer, mais aussi des capacités à gérer directement des aspects réglementaires et politiques en constante évolution. Cela n’exclut pas la capacité d’engager un dialogue avec les décideurs politiques, ou même de contribuer à l’élaboration du cadre réglementaire.

Conclusion

Si la biotechnologie et la biologie synthétique offrent des opportunités passionnantes et novatrices, elles illustrent également le défi plus vaste auquel sont confrontés les leaders d’aujourd’hui et de demain. Le leadership du futur exige une adaptation, une éducation et une anticipation constantes. Développer ces compétences aujourd’hui les préparera à guider efficacement leurs organisations dans un avenir rempli d’incertitudes, mais aussi de promesses.

👉Recevez vos ressources hebdomadaires

Chaque semaine, vous recevez des compléments sur tous nos articles, pour vous permettre de cultiver votre vie et vos compétences de leader et orienter vos efforts vers l’excellence et les besoins d’avenir. Abonnez vous si vous ne voulez pas manquer les prochaines ressources !

Le charisme des leaders sous toutes ses facettes

Le charisme des leaders sous toutes ses facettes

Le charisme des leaders sous toutes ses facettes

Toutes les clés pour comprendre comment le charisme évolue avec le temps ou selon les contextes.

[Inspirer & Motiver – Charisme]

Le charisme est souvent considéré comme le Saint Graal pour bon nombre de leaders. Une étude de 2012 publiée dans le Journal of Business and Psychology a démontré que les leaders charismatiques ont plus de chances de susciter un engagement élevé parmi leurs employés. Cependant, sa portée n’est pas universelle. Dans certains contextes, il est un atout précieux, mais dans d’autres, il peut s’avérer inefficace ou même contre-productif. Explorerons les multiples facettes du charisme et découvrons comment le « leadership intentionnel » pourrait redéfinir ce que signifie être véritablement charismatique.

Le charisme est culturel et contextuel

Selon une étude réalisée en 2002 par House, Javidan, Hanges, et Dorfman, le charisme varie considérablement d’une culture à l’autre. En Occident, il est souvent vu comme le signe d’une individualité marquée, d’une éloquence exceptionnelle et d’une vision transformatrice. Par exemple, Steve Jobs est fréquemment cité comme un leader charismatique en Occident pour son style de communication et sa vision. En revanche, dans des cultures orientales, des figures comme le Dalaï Lama sont perçues comme charismatiques pour leur sagesse et leur humilité. Il est indéniable, que le charisme, dans ses multiples formes, est un puissant levier d’influence mais il est important pour les leaders de comprendre que sa manifestation et son impact sont d’abord ancrés dans le tissu culturel et sociétal de leur environnement. Se fier uniquement à une interprétation occidentale du charisme pourrait être une erreur dans un monde de plus en plus globalisé et interconnecté. Il est donc essentiel pour les leaders d’aujourd’hui et de demain de reconnaître et d’apprécier la diversité des perceptions du charisme à travers le monde. De plus, le charisme ne se manifeste pas de la même manière selon le domaine professionnel. Tandis qu’en affaires, un leader charismatique, comme Elon Musk, peut être admiré pour sa vision futuriste, en politique, une figure comme Barack Obama est saluée pour son éloquence et sa capacité à rassembler des gens de divers horizons. Néanmoins, le charisme, dans son essence, reste subjectif et en constante évolution.

charisme du leader

L’évolution du charisme aujourd’hui

Ce que l’on définit comme « charismatique » reflète souvent les valeurs et les besoins d’une époque donnée. À mesure que le monde change et que les défis évoluent, notre perception du leader charismatique s’adapte en conséquence. On constate une évolution du charisme vers une forme plus inclusive et empathique. Dans le contexte actuel marqué par des défis globaux, les leaders qui font preuve d’écoute, de compassion et d’une volonté sincère d’agir pour le bien commun sont de plus en plus valorisés. Il ne s’agit plus simplement de posséder une présence imposante ou une capacité oratoire qui captive, mais de démontrer une véritable préoccupation pour les autres et pour la planète. Prenons l’exemple de l’ex chancelière allemande, Angela Merkel, qui s’est illustrée par un comportement combinant assurance calme et de détermination, en intervenant lors de plusieurs crises complexes. Un autre exemple pourrait être un dirigeant comme Ingvar Kamprad, le fondateur d’Ikea, qui bien que fort du succès international de son entreprise, reste fidèle à ses racines suédoises et à une philosophie de simplicité et de fonctionnalité. Son approche humble du leadership, sa vision claire qui est de rendre le design accessible à tous, et son engagement en faveur du développement durable, en ont fait une figure charismatique dans le contexte d’aujourd’hui. Son charisme, pourrait-on dire, imprègne chacun des produits d’Ikea. Les leaders d’aujourd’hui et de demain seraient bien avisés de prendre note de cette évolution et de développer un charisme en lien avec les aspirations et les espoirs de notre époque.

Les « faux-amis » du charisme

Le charisme, par sa nature attractive, peut être aisément confondu avec d’autres comportements qui semblent séduisants en surface mais qui, à long terme, peuvent être préjudiciables. Ces « faux amis » sont des pièges dans lesquels de nombreux leaders tombent, parfois avec des conséquences désastreuses. Le charisme authentique peut facilement être éclipsé par des imitations superficielles. Le charme éphémère peut rapidement s’évaporer, laissant place à la méfiance lorsqu’il n’est pas soutenu par de véritables intentions. Confondre confiance avec arrogance peut aliéner l’entourage, tandis que l’autoritarisme étouffe l’innovation et la libre expression. Enfin, une obsession du spectacle détourne l’attention des véritables enjeux et priorités. Les leaders avisés éviteront ces écueils pour embrasser un charisme véritable et durable.

Vers un charisme réinventé : l’influence du leadership intentionnel

Remontons un peu le temps. L’origine étymologique du mot charisme nous conduit au grec ancien (khárisma), traduit par « don de grâce ». Dans les écritures sacrées, il faisait écho à un cadeau divin, offert pour servir la communauté. C’était un don au service d’un dessein supérieur. Aujourd’hui, le monde entrepreneurial et social s’agite autour d’une nouvelle forme d’influence : le leadership intentionnel. Si à première vue, le rapport entre un terme religieux ancien et le leadership moderne peut sembler surprenant, il y a pourtant un lien : l’intention de servir. Le leader intentionnel ne se contente pas de charmer par son éloquence ou son magnétisme. Il ou elle est animé(e) par une vision claire, axée sur un impact concret et positif, souvent de nature socio-environnementale. Il y a une volonté délibérée d’utiliser son influence pour le bien commun. À une époque où la défiance vis-à-vis des leaders traditionnels est en forte croissance, le charisme du futur pourrait bien s’ancrer dans cette authenticité et cette intentionnalité. Vous découvrirez dans notre prochain ouvrage à paraître : « Diriger avec intention », des figures emblématiques de ce leadership en expansion, qui incarnent cette nouvelle époque du charisme, où l’aura personnelle est mise au service de causes plus vastes que l’individu. En fin de compte, le charisme n’a jamais été une constante. Tout comme la société évolue, notre perception de ce qui est charismatique se métamorphose, rappelant à chaque leader potentiel que l’influence véritable réside souvent dans l’intention derrière l’action.

Conclusion

S’il y avait un seul conseil à suivre pour développer son charisme de leader à l’avenir, ce serait de se connecter à son « pourquoi » intérieur. Le charisme authentique ne provient pas de l’imitation de traits ou de quelconques techniques. Il provient d’une compréhension profonde de sa propre mission et de ses valeurs. Prenez le temps de réfléchir à ce qui vous motive profondément, les convictions que vous souhaitez défendre et à la manière dont vous souhaitez influencer le monde autour de vous. Lorsque vous parlez et agissez à partir de ce « capital intérieur » sincère, vous dégagez une authenticité et une énergie qui attirent naturellement les autres à vous. Dans un monde saturé de bruit et d’artifice, une authenticité ancrée dans l’intention sera certainement la clé du charisme du futur.

👉Recevez vos ressources hebdomadaires

Chaque semaine, vous recevez des compléments sur tous nos articles, pour vous permettre de cultiver votre vie et vos compétences de leader et orienter vos efforts vers l’excellence et les besoins d’avenir. Abonnez vous si vous ne voulez pas manquer les prochaines ressources !

Etes vous un acteur de l’engagement

Etes vous un acteur de l’engagement

Etes-vous un acteur de l’engagement ?

Comment accompagner l’évolution et les défis du rôle des entreprises au 21e siècle ?

[Stratégie & Vision – Leadership à mission – Leadership intentionnel]

C’était la question posée par la REF23, la rencontre annuelle du Rassemblement des Entreprises Françaises, qui a eu lieu les 28 et 29 août 2023 à l’Hippodrome de Paris-Longchamp. Une journée plus tard, le 30 août, c’était au tour des Universités d’été de l’économie de demain, portées par le Mouvement Impact France qui rassemble des entrepreneurs qui veulent changer de paradigme, de s’interroger sur « le rôle que peuvent jouer les entreprises pour assurer un avenir serein, faire barrière à la loi du plus fort et contribuer à un apaisement durable de la société ». Ces rencontres témoignent d’un mouvement sous-jacent dans le paysage entrepreneurial français, poussant les entreprises à prendre une responsabilité accrue face aux enjeux socio-environnementaux. Depuis quelques années, celles-ci sont pressées par les différentes parties prenantes : clients, employés, investisseurs, partenaires, société civile, etc. pour prendre en charge une partie, non négligeable, des responsabilités longtemps dévolues aux Pouvoirs Publics et de devenir des acteurs « responsables. En tant que dirigeant ou leader, où croyez vous, vous situez vous dans cette dynamique ? Quels obstacles devez vous encore surmonter pour être un acteur de l’engagement et créer un impact à long terme ?

Du capitalisme classique à la recherche d’un système plus équilibré

Depuis quelques décennies, les entreprises sortent progressivement d’un système capitaliste axé sur la recherche quasi exclusive de profit et cherchent un système plus équilibré entre profit, responsabilité sociale et environnementale. Cette évolution provient de trois forces qui se conjuguent et modifient les attentes des citoyens, à l’égard des entreprises. La première est la prise de conscience croissante des enjeux sociaux et environnementaux. Les citoyens sont de plus en plus conscients des enjeux comme le changement climatique, les inégalités, l’inclusion, etc. et attendent des entreprises qu’elles prennent des mesures efficaces et des engagements pour contribuer à résoudre ces problèmes. La seconde est l‘évolution des valeurs des consommateurs.
Les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux valeurs des entreprises et aux engagements qu’elles prennent, quitte à boycotter leurs produits ou services, s’ils les jugent irresponsables ou irrespectueuses. La troisième est l’évolution des réglementations. Les gouvernements adoptent de plus en plus de réglementations pour obliger les entreprises à prendre des mesures sociales et environnementales. Par exemple, en France, la loi sur le devoir de vigilance oblige les grandes entreprises à établir et mettre en œuvre des plans de vigilance visant à prévenir les atteintes graves aux droits humains et à l’environnement tout au long de leur chaîne d’approvisionnement. L’équilibre est encore loin d’être atteint, cependant, il s’agit d’une évolution irréversible pour les entreprises. Cela est en partie dû à la faillite des politiques publiques, qui auparavant tenaient le rôle de régulateur concernant les questions de protection de l’environnement, d’équité, de diversité et d’égalité. Elles ont perdu de leur crédit auprès des citoyens, faute d’actions efficaces face aux profondes mutations économiques, sociales et celles du travail. Si les réglementations guident formellement le comportement des entreprises, c’est bien le changement fondamental dans le leadership et les priorités internes des entreprises qui ancrent véritablement cette transformation.

Leadership à mission

Vers un capitalisme équilibré : profit, responsabilité sociale et environnementale

Depuis plusieurs décennies, on observe un glissement du capitalisme traditionnel, axé sur le profit, vers une recherche d’équilibre entre gains économiques, responsabilité sociale et environnementale. Trois forces majeures guident ce mouvement. La première est la conscience croissante des enjeux mondiaux. Le changement climatique, les inégalités et l’inclusion figurent parmi les préoccupations grandissantes des citoyens. Ils attendent des entreprises des actions concrètes pour y répondre. La seconde repose sur les valeurs des consommateurs. La fidélité des clients dépend désormais des valeurs affichées par les entreprises. Un faux pas ? Le boycottage n’est pas loin. En la troisième force repose sur les réglementations plus strictes. Face aux enjeux, les gouvernements durcissent le ton. La France, par exemple, impose aux grandes entreprises un devoir de vigilance tout au long de leur chaîne d’approvisionnement. Bien que la balance ne penche pas encore parfaitement vers l’équilibre, cette tendance semble irréversible. Pour cause, la confiance dans les politiques publiques s’effrite, laissant un vide que les entreprises sont appelées à combler. Si les réglementations dessinent un cadre, c’est bel et bien l’évolution du leadership des entreprises qui insufflera un changement durable.

Vers un nouveau leadership plus éthique, inclusif, responsable

C’est une nouvelle ère pour les leaders. Finie l’époque où diriger se limitait aux chiffres au bas du bilan. Aujourd’hui, être à la tête d’une entreprise ou d’une équipe, c’est jongler entre profit bien sûr, mais aussi entre considérations sociales et conscience environnementale. Les jeunes générations Y et Z y sont pour quelque chose : elles arrivent avec des valeurs neuves, rafraîchissantes, redessinant totalement le visage du monde professionnel. De plus, à l’heure du tout numérique, fini les secrets : une entreprise doit montrer patte blanche sur ses résultats financiers et sur la façon dont elle s’engage, pour quelles raisons et pour quels buts. Comme si cela ne suffisait pas, les bouleversements mondiaux – du climat aux pandémies – exigent des dirigeants une réactivité et une responsabilité au top niveau. Le défi est de réussir dans cette jungle, tout en préservant la planète et en étant juste, sur un plan social. Un sacré tour de force qui demande détermination, flexibilité et une vision à 360 degrés. Si vous êtes dirigeant et que l’engagement n’est pas encore au sommet de votre liste de priorités, il est temps d’y réfléchir à deux fois.

Le prix du désengagement : des chiffres qui parlent et un risque à ne pas sous-estimer

Selon une étude de Gallup, réalisée en 2022, près de 70 % des employés ne se sentent pas engagés au travail. Imaginez l’impact sur la productivité et l’innovation. La confiance, c’est ce lien invisible mais essentiel avec ceux qui font tourner votre entreprise : employés, investisseurs, clients. Et sans votre engagement, il n’y a pas de confiance. Il y a même des risques sérieux de désarroi. La culture d’entreprise s’affaiblit, les équipes se démotivent et les résultats financiers sont difficiles à atteindre. Prenons l’exemple de la société Netflix, qui en mai 2023, a annoncé qu’elle allait licencier 450 employés, soit environ 3 % de son effectif. Cette décision intervenait alors que l’entreprise venait d’annoncer des résultats financiers positifs, soit 7,9 milliards de dollars de revenus et 1,6 milliard de dollars de bénéfices au premier trimestre 2023. Netflix a justifié sa décision de licencier pour rester rentable, en raison de la perte de 200 000 abonnés au quatrième trimestre 2022, phénomène qui, selon elle, devait s’accélérer en raison de la concurrence accrue. La décision a entraîné un déchainement de mécontentements des salariés sur les réseaux sociaux. Certains ont menacé de quitter l’entreprise. Cela a eu un impact désastreux sur l’image et la culture de l’entreprise, ruinant les efforts de plusieurs années pour construire un environnement de travail positif et collaboratif. Les analystes ont soulevé des questions sur la vision à long terme de Netflix, se demandant si ces licenciements étaient vraiment nécessaires ou s’ils étaient une simple réaction paniquée face à un léger recul du nombre d’abonnés. Les partenaires commerciaux et les créateurs de contenu ont également exprimé leur préoccupation. Ils ont redouté que ces changements n’entraînent une baisse de la qualité des productions de la plateforme. De plus, le moral des équipes restantes a chuté, certains craignant que d’autres vagues de licenciements ne soient à venir.

L’engagement le nouvel actif incontournable de l’entreprise

Construire de l’engagement à long terme et faire face à tous les aléas avec brio, c’est possible. Une première étape est l’auto-évaluation : des sondages réguliers auprès des employés peuvent offrir des insights précieux. L’investissement dans la formation des leaders est également fondamental, ainsi que l’ouverture en faveur de toutes les parties prenantes, par un dialogue sincère de la part des dirigeants. Songez également à mettre en place des incitations basées sur des critères concrets, pour encourager et valoriser l’engagement à tous les niveaux de l’entreprise. De nombreuses entreprises ont déjà recours à ce type de politique d’incitations pour encourager l’engagement de leurs employés. En France par exemple, la SNCF a mis en place un programme d’intéressement aux bénéfices pour tous les employés qui répondent aux critères d’engagement de l’entreprise. En Belgique, l’entreprise Colruyt dans la Grande Distribution, offre à ses employés des congés payés supplémentaires, calculés en fonction de leur ancienneté. En Suisse, l’entreprise pharmaceutique Novartis offre à ses employés des opportunités de développement professionnel et vers plus de leadership.

De l’engagement, de la vision et de l’intention

Chaque dirigeant sait que vouloir c’est pouvoir mais combien réalisent que la véritable force motrice derrière l’engagement, c’est l’intention initiale ? Dans le monde des affaires, s’engager sans une vision claire, c’est comme partir en voyage sans carte. Mais promouvoir une vision sans intention à long terme, c’est comme partir en voyage sans but ou comme construire une maison sans fondation. Diriger, ce n’est pas juste une question d’attitude ou de charisme. C’est une question de vision et derrière la vision, il est préférable et plus efficace d’avoir une intention de créer un impact tangible sur la société et l’environnement, à long terme et si possible en pensant aux futures générations. Une vision claire fait la différence entre une entreprise qui avance à tâtons, épuise ses équipes par des changements successifs sans qu’ils voient l’intérêt véritable, et une autre qui marche avec assurance, sachant exactement où elle va. Une intention crée l’étincelle et la stimule sur la durée. Elle inspire et motive l’ensemble des parties prenantes. Un bon exemple pourrait être l’intention du fondateur et patron de Salesforce, Marc Benioff. En 2022, l’entreprise leader mondial des logiciels de gestion de la relation client, a annoncé qu’elle allait investir 100 millions de dollars dans la lutte contre la pauvreté et la discrimination. Marc Benioff est une personnalité controversée, que certains critiquent pour son style de leadership autoritaire. Cette annonce, comme d’autres du même genre, a donc été jugée par certains comme relevant d’un penchant naturel du fondateur de Salesforce pour le spectacle. Cependant c’est oublié que Marc Benioff est un fervent défenseur de la justice sociale et du développement durable. En cela, il a toujours été constant dans ses intentions de créer une entreprise leader et prospère sur son secteur avec, en plus, une mission socio-environnementale à long terme. Il investit volontiers dans des entreprises vertes et a mis en place plusieurs initiatives de développement durable qui ont rencontré l’adhésion et l’engagement de ses différents interlocuteurs, à maintes reprises. L’annonce de 2022 ne fait pas exception : la salariés de Salesforce ont vu dans cet investissement un signe de l’engagement de l’entreprise à favoriser une société plus juste et équitable. Cela se répercute sur l’ensemble des parties prenantes.

Face à la mutation du paysage entrepreneurial, la clé pour les entreprises du 21e siècle réside dans un engagement sincère et une vision claire, conjuguant profit et responsabilités, pour œuvrer avec assurance dans un monde en quête d’équilibre socio-environnemental.

👉Recevez vos ressources hebdomadaires

Chaque semaine, vous recevez des compléments sur tous nos articles, pour vous permettre de cultiver votre vie et vos compétences de leader et orienter vos efforts vers l’excellence et les besoins d’avenir. Abonnez vous si vous ne voulez pas manquer les prochaines ressources !