Mes 8 résolutions anti-stress

Mes 8 résolutions anti-stress

Mes 8 résolutions anti stress

Revoir la conférence de l’ENEOS

 

Le stress inutile ne passera plus par moi ! Un jour, j’en ai eu assez de vivre avec le stress en parmanence : c’est ce que j’appelle le stress inutile. Du stress moyen est stimulant pour notre cerveau ; à haute dose, c’est insupportable.  J’ai voulu mettre un terme à l’idée de vivre tout le temps dans l’urgence, démoralisée sans raison objective et sautant sur toutes les occasions pour compenser bêtement mes frustrations (trop manger, trop boire, trop dépenser, trop de divertissements stupides et sans intérêt). Alors j’ai décidé d’appliquer des résolutions anti-stress et de m’y tenir à l’avenir, pour que chaque jour soit un plaisir d’apprendre, de partager, de construire et de me rapprocher de ma vision du travail et de la vie. Ces résolutions, je les ai activées progressivement : toutes ensemble cela n’aurait pas marcher. Il faut les incrémenter les unes après les autres pour qu’elles deviennent des réflexes quotidiens. Aujourd’hui je puise dans l’une ou dans l’autre pour m’assurer de ne plus subir des doses surhumaines de stress. Tout repose sur l’idée que nous avons le choix dans notre vie de faire de chaque jour une belle journée ou un chemin de douleur. Alors si vous êtes pour la première option, voici mes 8 résolutions anti-stress dont vous pouvez user et abuser sans limite.

stress

01/ Je me concentre

Je me concentre uniquement sur les choses que je peux contrôler

Faites la part des choses entre ce qui est inchangeable et ce que vous pouvez réellement faire évoluer et accordez à ces dernières toute votre attention. Vous êtes coincé dans les embouteillages ? Demandez-vous comment vous allez pouvoir rendre votre rendez-vous productif et faire oublier votre retard par votre efficacité !

02/ Je planifie

Je planifie mes journées de manière réaliste (et je relativise si je n’ai pas fini !)

Estimez le temps nécessaire à chaque rendez-vous/production et déplacements. Laissez une marge de manœuvre entre deux. Prévoyez entre 1 et 2 heures par jour pour gérer des imprévus. Face aux journées où tout semble vous échapper, planifiez à nouveau le reste de votre semaine de manière lucide.

03/ J’apprends

J’apprends à connaître mes limites et je fixe mes limites aux autres

Cela peut prendre plusieurs formes simples à appliquer, comme ne jamais vérifier votre téléphone après 20 heures, ne pas envoyer de courrier électronique après les heures normales de travail, ne pas interrompre le temps que vous avez réservé pour la famille ou des amis, ou vous ressourcer ! Dans le même ordre d’idée, il est capital de se fixer des rendez-vous avec soi, en particulier pour pratiquer une activité physique régulière.

04/ Je respire

Je respire profondément.

Cela devrait être une obligation ! Respirer c’est le B.A.B.A du bien-être. Certes ce n’est pas facile d’y penser à tout moment et en tout temps (encore que c’est naturel !). Mais chaque fois que vous le pouvez, prenez au moins trois grandes respirations entre deux rendez-vous ou deux travaux différents. Plus vous le faites, plus vous y penser et plus vous permettez à votre cerveau et à votre rythme cardiaque de se calmer. Respirer est la chose la moins chère, la plus simple, la plus accessible à faire et celle dont on peut abuser sans modération.

Comment développer une “méta volonté” pour travailler sur des projets à longs termes, sans jamais baisser les bras face à l’adversité – conférence de Isabelle CHAM  à l’ENOES – 2019 .

05/ Je me redresse

Je me lève, je me déplace et je fais des choses manuelles

Ce n’est pas seulement une alternative à la respiration. C’est une condition nécessaire pour éviter de passer tout notre temps sur un écran ou tourner à vide dans notre mental. Cela permet de mettre en mouvement tous les fluides de notre corps et de rétablir un équilibre naturel. Lorsque vous marchez rapidement ou pratiquez d’autres formes d’exercice, votre corps libère des neurotransmetteurs qui améliorent l’humeur et renforcent le sentiment de bien-être. Certaines recherches suggèrent que cela pourrait même améliorer la circulation sanguine vers le cerveau.

06/ Je vénère mon sommeil

Aucun mauvais compromis sur mon sommeil

Commencez par arrêter de suivre les informations et les débats agités à la TV ou la radio, passé 20 heures. Mettez-vous en veille progressivement avant d’accéder au sommeil. Baignez-vous d’odeurs agréables (huiles essentielles, bougies, fleurs à votre chevet…) et de couleurs douces.  La régularité et la qualité de votre sommeil va assurer une meilleure régulation émotionnelle, une immunité plus forte et plus d’énergie. Evitez les écrans dans votre chambre.

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07/ Je prends du temps

Je prends surtout du temps régulièrement pour me demander si je poursuis toujours le même objectif.

Nous cherchons tous à réaliser une vision de notre vie. Si cela ne vous semble pas le cas, prenez le temps d’y réfléchir. Si c’est le cas pour vous, si vous avez une vision assez claire de ce que vous voulez atteindre, prenez le temps de vous demander régulièrement si ce que vous avez fait depuis 7 ou 10 jours, vous aide à vous en rapprocher ou vous en éloigne. Si cela vous en éloigne, prenez des décisions pour refixer des objectifs plus clairs ou plus réalistes. Restez concret avec des objectifs mesurables. Tout ce qui est trop vague favorise l’anxiété et donc le stress.

08/ J’élimine

J’élimine au maximum les bips et les buzz…

Désactivez les sons de vos appareils. Fixez-vous des temps de consultation réguliers de votre boîte emails sans mettre une alerte. Désactiver la sonnerie de votre téléphone lorsque vous devez vous concentrer sur une tâche. Vous serez plus productif et pourrez apprécier des pauses pour appeler vos interlocuteurs, fixer des rendez-vous, régler des problèmes… puis remettez-vous au travail pour avancer la suite de vos objectifs quotidiens.

Dites-vous surtout que vous avez le droit d’accomplir avant tout, les choses importantes pour vous et votre vie. Le reste peut se gérer en plusieurs temps et à plusieurs niveaux.

Lorsque l’on engage notre énergie sur le très long terme et surtout sur des projets qui ont pour vocation de nous accomplir à un certain niveau de désirs personnels, nous savons que nous allons rencontrer des obstacles. Ces obstacles peuvent être stressants mais le premier de tous les obstacles à prévoir, c’est précisément une mauvaise gestion de son énergie et de ses priorités.

Allez plus loin👇.

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5 erreurs courantes que même les personnes intelligentes commettent

5 erreurs courantes que même les personnes intelligentes commettent

5 erreurs courantes que même les personnes intelligentes commettent !

Des personnalités prospères et intelligentes de l’Histoire ont aussi commis ces 5 erreurs courantes. « Quiconque n’a jamais commis d’erreur n’a jamais rien essayé de nouveau », disait Albert Einstein. Une erreur est la plupart du temps réversible. Souvent notre conditionnement nous amène à penser que nous devons nous reprocher une erreur ou un échec et cela nous amène même à punir (même de façon subtile) les autres pour leurs erreurs. Alors gardons à l’esprit que nous commettons tous 5 erreurs courantes, réversibles, mais qui peuvent être évitées si nous les avons à l’esprit. Elles nous évitent de dépasser des lignes à ne pas franchir.

1. Courir après l’argent

Si je vous demande, quels sont vos trois souhaits les plus importants, il y a fort à parier que vous répondrez que vous souhaitez ne plus avoir à penser à l’argent ou en avoir encore plus, pour… C’est ainsi, l’argent sécurise et rassure.

Ce qui est amusant, c’est que nous savons tous qu’il y a plus important dans la vie que de l’argent.

Pourtant, nous en faisons un objectif. Il n’y a rien de mal à vouloir devenir riche. Nous devons simplement nous rappeler que gagner de l’argent au-delà d’un certain montant a peu d’impact sur notre bonheur.

Devenir riche n’est pas une erreur, tant que nous ne nous attendons pas à ce que ce soit la solution à tous nos problèmes.

2. Ne pas se ressourcer

On le sait : à un temps d’effort doit correspondre un temps de ressourcement équivalent. Pourtant la frénésie dans laquelle nous vivons (travail, famille, vie sociale…) nous pousse facilement vers le manque de sommeil fréquent.

C’est la même chose si vous êtes pris dans le flow d’une activité que vous adorez et que vous y passez tout votre temps.

« Donner un coup de collier » est une expression qu’il faut entendre sur une très courte période. Au-delà, on s’expose à entamer son énergie de manière dommageable.

Le sommeil est le meilleur récupérateur, ainsi que des temps de déconnection complets. Un excellent ouvrage sur le sujet vous permettra de vous reconnecter à votre fatigue et d’en comprendre les effets négatifs durables. La Fatigue de Leonard Antony, chez Flammarion.

3. Se déconnecter de l’espace du cœur

Les techniques de méditation et autres, rappellent l’importance d’écouter sa voie intérieure régulièrement. Pourtant les avancées numériques et les technologies de l’information nous poussent à nous éloigner dangereusement, en écoutant sans cesse la voix des autres.

Ces technologies sont géniales, à plus d’un égard. Mais rappelons-nous qu’elles ne sont que des technologies, pas nos Maîtres !

On sait aujourd’hui que leur usage excessif génère de l’anxiété et de la détresse sur les jeunes générations (Y et surtout Z, née à partir de 2000).

Par le passé, il n’y avait pas de smartphone et autre pour se déconnecter de son cœur : il y avait d’autres types d’aliénation sous la forme de normes ou de règles, devenues souvent rigides avec le temps.

Nous n’avons pas de réelles excuses pour nous laisser aujourd’hui disperser loin de notre cœur. C’est un manque conscience personnelle que nous sommes aussi nos émotions et pas celles des autres

4. Ne pas bouger suffisamment

Encore un besoin physiologique que nous avons tendance à négliger dans la vie moderne ou en vieillissant et en prenant de plus en plus de responsabilités.

Des excuses, nous en avons sans cesse, jusqu’au jour où nous n’arrivons plus à monter un escalier, à éviter de prendre la voiture, à réguler notre anxiété ou nos colères, à préserver notre lucidité.

D’une façon ou d’une autre, nous devons trouver tout au long de la vie, trois heures par semaine de notre temps pour avoir une activité physique qui nous entraîne sur le plan cardio-vasculaire et marcher vingt minutes par jour, le reste du temps.

5. Être trop optimiste

La confiance excessive est l’un des préjugés cognitifs qui affecte le plus les personnes intelligentes. Lorsque l’on est doué pour quelque chose, il est facile de se surestimer.

Cela ne se produit pas nécessairement de façon arrogante. Un excès de confiance peut arriver à tout le monde. Cela va de la surestimation de soi, à l’idée que l’on détient la vérité, en passant par la conviction d’être meilleur que les autres. Dans tous les cas, on en arrive à avoir des ambitions non réalistes.

C’est peut-être le piège le plus classique chez les gens parmi les plus intelligents. Un premier succès est toujours un nouveau défi. En nous souvenant de cela, on évite de se reposer sur nos lauriers trop rapidement.

Mieux vaut se concentrer sur les éventuels obstacles à surmonter (l’imprévisible étant par définition imprévisible !) pour en détourner l’éventualité en agissant en amont, ou en ayant un plan d’action au cas où, que de s’envelopper d’optimisme et de théories positivistes en vogue.

A ce rythme, ne peut-on jamais ressentir d’optimisme de temps en temps ?

Bien entendu, le temps de recharger ses batteries face à l’inconnu et à trop de cynisme ambiant. Mais l’idée n’étant surtout pas de s’y accrocher de toutes ses forces.

Isabelle Cham Conseil

soutient le développement des dirigeants, des équipes et des organisations à travers la prospective, la mobilisation du leadership, la gestion du changement et la communication d’impact. Retrouvez toute l’information sur le site.

Comment se libérer et développer ses potentiels avec l’expérience ?

Comment se libérer et développer ses potentiels avec l’expérience ?

Comment gérer le milieu de carrière

Entretien avec le psychanalyste Suisse, Denis Steiner.

Si vous ressentez  en milieu de carrière, l’envie de tout plaquer et d’aller vivre loin, ne vous inquiétez pas, c’est normal ! Mais votre libération véritable passe par un autre chemin, plus intérieur. Denis STEINER nous explique à travers sa pratique de la psychanalyse, pourquoi et comment.

milieu de carrière

La liberté ne veux rien dire…

Isabelle Cham : Denis, pourquoi dans une société comme la nôtre, où nous disposons de tant de libertés, avons-nous toujours envie d’être encore plus libres, surtout lorsque la maturité s’installe dans notre vie ?

Denis Steiner : Pour moi, on ne peut pas parler de liberté. C’est une notion trop vague dont il faut se méfier. C’est un slogan des années 60 où le mot « freedom » est mis à toutes les sauces. La liberté évoque un enfant dans un magasin de jouets qui pourrait tout choisir et tout avoir. La vie ce n’est pas ça et, en ce sens, je me fie à l’esprit bouddhiste qui dit que la vie n’est pas facile et qu’elle n’est pas exempte de souffrances. Mais, pour le Bouddha, il existe une voie sure, conduisant à la suppression de la souffrance. En psychanalyse, c’est la voie de l’individuation.

Quelques mots

Denis STEINER

Denis STEINER est psychanalyste Suisse et auteur d’un premier ouvrage : “Jung et l’alchimie” aux éditions Vie. De formation ingénieur en électronique, il a mené sa carrière à la RTS (TV Suisse). Il rencontre la pensée et les travaux de Carl Gustav JUNG à 30 ans et commence aussitôt sa formation de psychanalyste, en suivant notamment “l’Ecole du Rêve” à Genève. Son premier ouvrage vise à décrire le processus d’individuation propre à CG. Jung, à travers le symbole de l’alchimie. Il prépare un deuxième ouvrage, sur le même thème mais avec la volonté de rendre ce principe si important de la vie, accessible aux néophytex comme vous et moi.

ARTICLE DS 6

Ceux qui réussissent, sont ceux qui savent surmonter la pression

IC : Mais comment faire ce travail d’individuation dans une journée déjà bien remplie ?

DS : Le travail d’individuation demande d’apprendre à lâcher prise. Il y a quelques années en arrière il était difficile de dire : « Je vais méditer » ou « Je vais à mon cours de yoga ». Maintenant, c’est beaucoup mieux accepté. Ceux qui réussissent sont ceux qui savent faire face à la pression, ne pas prendre tout sur eux et qui savent reconnaitre le côté positif des choses. Il y a aussi une littérature abondante aujourd’hui en matière de développement personnel ce qui permet de se remettre en question sur les routines qui s’imposent à nous en milieu de vie. Et puis, se faire aider, au moins pour un certain temps, permet de gagner du temps. On a de la peine à s’appréhender soi-même, le regard de l’autre nous aide dans l’approche de nous-mêmes.

La maturité amène le désir d’une quête de sens

IC : Mais, à priori, en milieu de vie, on a trouvé sa voie. Pourquoi parler encore d’évolution ? À la recherche de quoi faut-il se mettre à l’écoute ?

DS. : C’est une bonne question et c’est un point qu’il faut bien comprendre : C. G. Jung le célèbre psychanalyste suisse, nous dit que notre vie évolue. Elle peut être comparée à la course du soleil dans le ciel. Il y a tout d’abord l’aurore puis une ascension jusqu’au zénith et de là, il y a une redescente qui nous conduit à la mort. Cette analogie confirme qu’il y a bien à un moment donné un basculement qui nous fait passer de l’ascension à la redescente. Ce point fictif correspond à la crise du milieu de vie. C’est un peu comme en montagne, l’ascension est plus facile que la descente. Pourquoi ? Sans doute parce qu’il s’agit, dans la première moitié de la vie, de résoudre des problèmes d’ordre matériel. On nous y prépare dès l’enfance et à l’âge adulte nous développons en priorité notre place sociale. La descente est plus difficile parce que les problèmes à résoudre sont plus personnels, ils sont d’ordre spirituel. Ils concernent notre esprit et notre façon de nous situer dans le monde. Ils concernent le sens qu’il faut donner à nos vies. Alors continuer de croire que les problèmes vont se résoudre par des solutions matérielles est une erreur. Les problèmes de la redescente vont se résoudre de préférence par l’introspection et la méditation. Ils vont se résoudre, si l’on sait ce que l’on veut et si l’on arrive à lâcher prise sur le matérialisme.

ARTICLE DS 7

Votre supérieur vous énerve ? Mais le problème vient peut-être de vos propres questions.

IC. : Mais concrètement comment faire pour retrouver du sens (C.G. Jung parlait même de retrouver son âme !) ?

DS. : La réponse, appartient à chacun d’entre nous. La voie privilégiée, si elle est possible, c’est d’écouter ses propres rêves et de les analyser. Ce qu’il faut savoir, c’est que le langage de l’âme est un langage symbolique, il faut donc un peu d’habitude pour bien le comprendre. De rêves travaillés en rêves travaillés, on va petit à petit prendre conscience qu’il existe, en nous, une énergie psychique que Jung a appelé le Soi. Ce Soi cherche à faire disparaitre en nous les conflits qui naissent des oppositions que nous pouvons avoir à l’intérieur de nous-mêmes ou vis-à-vis du monde extérieur. On dit que le Soi est union des contraires, il nous aide à grandir.

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Prenons un exemple : votre supérieur vous énerve. À vos yeux, il est nul et fait tout le contraire de ce que vous feriez à sa place. Le problème ne vient peut-être pas de lui. Il vient peut-être de vous qui avez un problème avec son autorité et le rôle qu’il est censé jouer. Si vous comprenez la source de ce conflit, peut-être pouvez-vous mettre en place quelque chose en relation avec vos valeurs au lieu d’alimenter sans cesse votre rancœur. Et dans cet exemple, changer d’entreprise pour vous remettre sous la houlette d’un autre chef ne sert à rien. Vous retomberez très vite dans les mêmes difficultés. Seul un changement de point de vue, qui va dans le sens d’une prise en charge de vous-même, peut résoudre votre problème. Mais cela, il faut le voir, et c’est là que le travail sur soi peut être très utile.

ARTICLE DS 5

Il faut savoir regarder en face cette envie de prendre le pouvoir !

IC. : Il faut savoir regarder en face cette envie de prendre le pouvoir !

DS. : Les bouddhistes soulignent que le pire ennemi est l’ignorance. En appliquant uniquement des solutions matérielles, ce n’est pas suffisant. Il faut regarder le côté positif de cette envie de prendre le pouvoir et utiliser cette énergie pour la mettre au service d’une formation personnelle par exemple, qui aura plus de chances de déboucher un jour sur un poste à responsabilités. Ou alors, admettre qu’on ne sera jamais chef et que la solution, pour soi, c’est de faire au mieux son travail et de se tourner vers d’autres activités en dehors de son travail. Ce processus, que l’on appelle le processus d’individuation en psychanalyse, consiste à devenir un individu, à savoir quelqu’un qui n’est plus divisé, qui n’est plus en inflation ou en colère vis-à-vis du monde, mais qui, au contraire, est devenu — entier — dans sa vie, dans ses activités et dans sa relation avec les autres.

IC. : Mais tout cela conduit forcément à des changements de vie que chacun n’a pas forcément le courage d’affronter ?

DS. : Pas forcément, parfois une reprise de contact avec la nature suffit. Partir marcher, se promener, contempler le monde qui nous entoure permet déjà de sortir de la boucle infernale de la rancœur, de la déception et de la rumination. Nous sommes dans un monde où le choix des possibles augmente sans cesse. Il faut donc faire des choix. Je vais faire une comparaison avec la nourriture : dans les magasins actuels, il y a beaucoup de choix, mais quels sont les articles vraiment nécessaires et indispensables à la vie ? Les légumes, le poisson, la viande de bonne qualité et quelques ingrédients comme le sel, les épices ou autre. Pour le reste, en grande partie, c’est du superflu, au mieux neutre pour la santé et au pire nuisible.

ARTICLE DS 4

S’étourdir d’activités ne conduit qu’à s’éloigner de soi et à se déresponsabiliser

C’est un peu pareil dans les activités, on peut faire un tas de choses, mais quelles sont les activités qui sont vraiment indispensables à la vie et qui sont véritablement bénéfiques ? La vie moderne nous oblige à faire des choix alors autant garder ce qui est indispensable à la vie et au bonheur de chacun. Souvent, les gens qui en ont assez tentent de changer en premier leur vie professionnelle ou leur vie sentimentale. C’est l’égo et le moi qui se mettent en avant pour réclamer ce qui semble être un dû. Le réflexe à avoir dans ces cas-là serait plutôt de s’arrêter, de faire une pause, et de regarder au fond de soi-même ce qui cherche à se dire. Si l’on a le sentiment de ne pas être à sa place, il faut essayer de faire changer les choses, mais sans forcément tout faire exploser.

IC. : Dis autrement, se sentir libre en milieu de vie, c’est d’abord devenir plus réaliste ?

DS. : Oui, car nous sommes faussés par des siècles de pensée chrétienne qui présupposent l’existence d’un Dieu bon et bienveillant envers l’homme, à qui il suffit de s’en remettre pour bien vivre sa vie. C’est une façon de se déresponsabiliser et de croire à un bonheur qui viendrait de façon naturelle. Or il existe une façon de penser bien plus réaliste, qui admet l’inévitable côté sombre des choses, les désillusions, le vieillissement, la maladie, l’isolement, les deuils, l’absence de sens, les choix difficiles et même notre propre mort. C’est en prenant conscience de cela que l’on cesse progressivement d’espérer que le changement vienne de l’extérieur.

Il y a quatre grandes causes de perturbation dans nos vies dont parle la thérapie existentielle : la mort, la liberté, l’isolement fondamental, l’absence de sens. Les quatre sont des facteurs anxiogènes.

ARTICLE DS 2ARTICLE DS 2

Trouver un sens à sa vie est primordial

La liberté qui était le sujet qui a amorcé notre discussion pose problèmes dans les deux sens : il n’est pas bon d’en manquer, mais il est aussi problématique d’en avoir trop ! Parce qu’alors se pose la question du sens, qu’est-ce que je fais de mon temps et de ma vie. La question du sens est primordiale et c’est pourtant le parent pauvre de nos raisonnements. Faire une vraie recherche de la cause du mal nécessite de bien identifier d’où viennent les problèmes. On est souvent surpris : ils ne sont pas là où on les attendait le plus. C’est cela le travail d’individuation. C’est ce que demande la seconde phase de vie, une réponse claire sur le sens. Bien sûr, on ne peut pas tout changer, mais mieux vaut négocier un petit espace d’indépendance à partir duquel notre originalité pourra émerger plutôt que de chercher à remplacer un système de dépendance par un autre, car tout au fond de nous, quelque chose demande toujours de pouvoir s’épanouir et de pouvoir grandir.

=> Retrouver l’actualité de Denis Steiner

Isabelle Cham Conseil

soutient le développement des dirigeants, des équipes et des organisations à travers la prospective, la mobilisation du leadership, la gestion du changement et la communication d’impact. Retrouvez toute l’information sur le site.