Cessez d’être autocritique
Quand l’exigence devient un piège
Selon une étude menée par la Fondation MMA en 2021, 58 % des dirigeants de TPE-PME déclarent ressentir un niveau de stress élevé. 17 % d’entre eux souffrent de troubles du sommeil liés à leur activité professionnelle. Cette pression constante, souvent alimentée par une autocritique sévère et un perfectionnisme exacerbé, peut conduire à l’épuisement professionnel. Les leaders en quête de performance et d’excellence, s’imposent des standards élevés, parfois au détriment de leur bien-être. Il est essentiel de reconnaître ces dynamiques pour prévenir les risques associés et promouvoir une approche plus équilibrée du leadership.
L’autocritique utile vs toxique
L’autocritique peut être saine lorsqu’elle permet de comprendre un échec, d’en tirer des apprentissages et d’ajuster son comportement. Dans ce cas, elle devient un levier de lucidité, de progression, et même de dépassement de soi,en particulier dans des projets longs où la motivation doit être entretenue. Lorsqu’elle tourne en boucle, sans issue, elle devient source de honte, de découragement, voire d’inhibition. Elle n’aide plus à avancer : elle use. C’est souvent le signe d’un déséquilibre plus profond entre les attentes que l’on se fixe, la perception de soi et les moyens de soutien dont on dispose.
Pourquoi les leaders sont-ils si vulnérables à l’autocritique ?
La posture de leader isole. Elle expose à la pression, à la solitude des décisions, à la peur de décevoir. Parfois, à force de vouloir bien faire, on finit par se juger sans mesure. Plus la tension monte, plus certains leaders deviennent durs envers eux-mêmes et pas seulement envers les autres. L’exigence, quand elle devient une stratégie de survie, se transforme en saboteur interne. Cela peut mener à des comportements excessifs : perfectionnisme, auto-surveillance permanente, culpabilité chronique ou frustration projetée sur l’équipe. Dans ces moments, ce n’est pas un manque de volonté qui empêche d’avancer : c’est un excès de pression interne, souvent inconscient.
Qui parle en nous quand on se juge si durement ?
Quand l’autocritique devient fréquente (plusieurs fois par jour), il est utile de s’arrêter et de s’interroger : quelle attente non satisfaite se cache derrière ? Que cherche-t-on, vraiment, en se reprochant sans cesse de ne pas « assez bien faire » ? Dans mon propre parcours, j’ai découvert que derrière mon besoin de perfection se trouvait une quête d’harmonie et de liberté créative. Tant que je ne l’avais pas identifiée, je compensais par un travail acharné, une intolérance à l’erreur et une exigence hors-sol, envers moi-même comme envers les autres. C’était épuisant. Ce que je refusais inconsciemment, c’était de reconnaître mes besoins véritables. Et vous, quelle est votre attente profonde ? Derrière le besoin de reconnaissance peut se cacher la peur de ne pas être à la hauteur. Derrière l’hypercontrôle, le besoin de se sentir en sécurité. Derrière la colère, parfois, un besoin de protection longtemps réprimé. Nommer ce besoin, c’est déjà commencer à relâcher la pression.
L’intelligence relationnelle : une voie de régulation
Ce que j’ai appris depuis, c’est que le simple fait de mieux se relier à soi permet d’adoucir cette voix intérieure qui juge et rabaisse.
L’intelligence relationnelle, bien au-delà de l’empathie ou de l’écoute, permet de créer un espace de compréhension mutuelle – avec soi d’abord, et qui rejaillit ensuite sur la relation avec les autres. Elle favorise une posture plus tempérée, plus lucide, moins réactive. Développer cette forme d’intelligence, c’est s’autoriser à ajuster son regard, à accueillir ses zones de vulnérabilité sans en faire des faiblesses. C’est aussi, paradoxalement, retrouver plus de puissance car elle est fondée sur une stabilité intérieure, et non sur un besoin de performance absolue.
Entraînez-vous
Ne nous cachons pas la face, la route peut être longue mais voici quelques astuces pour vous aider.
1️⃣ Évitez de généraliser
Non, tout le monde ne remarque pas vos doutes ou vos imperfections. L’autocritique amplifie souvent la perception d’être constamment jugé. Revenez à la réalité des faits : qui vous critique vraiment et sur quoi ? Souvent il s’agit de votre voix intérieure qui vous juge. Elle ne reflète rien d’autre que vos propres exigences.
2️⃣ Distinguez exigence et jugement
Être exigeant ne signifie pas être dur avec soi. Apprenez à identifier ce qui relève d’un désir d’amélioration sain et ce qui relève d’un jugement intérieur blessant. Notez ce que vous vous dites dans les moments de tension et demandez-vous : « Est-ce que je parlerais ainsi à quelqu’un que je respecte et queje souhaite encourager ? »
3️⃣ Réengagez-vous dans ce qui a du sens pour vous
L’autocritique s’apaise lorsque vous vous reconnectez à ce qui vous anime profondément. Plutôt que d’augmenter vos standards, revenez à vos intentions : pourquoi faites-vous ce que vous faites ? Quel projet vous inspire vraiment ? Ce recentrage permet de transformer une énergie dispersée ou négative, en mouvement aligné.
Conclusion
L’autocritique ne disparaît pas par la force de la volonté. Elle se transforme lorsque l’on ose poser un autre regard sur soi, sur ses attentes, ainsi que sur la manière dont on souhaite évoluer. Cette transformation ne se fait pas seul. Elle gagne en profondeur lorsqu’elle s’ancre dans un travail relationnel, une écoute guidée, un accompagnement respectueux de votre parcours et de vos ambitions.
Si vous sentez que vous êtes prêt à avancer autrement, je propose des accompagnements sur mesure pour leaders en quête de sens, de clarté et de cohérence. 👇
👉 En savoir plus sur nos accompagnements Personnalisés

Réinventer l’influence
Tenir debout dans un monde en déséquilibre, sans renoncer à l’exigence ni à la relation.