3 clés pour rester motivé sur des projets à long terme
« Ce n’est plus ce que je ressens… ». La plupart du temps, admettons-le, nous abandonnons un nouvel objectif en quelques semaines seulement, au prétexte que « ce n’est plus ce que l’on sent ». La motivation initiale n’y est plus, la volonté fait défaut et les doutes s’installent rapidement sur notre capacité à dépasser les obstacles comme nos propres réserves. Même les personnes les plus disciplinées ont du mal à rester engagées. C’est connu : la grande majorité des résolutions du Nouvel An ou des régimes avant l’été échouent avant la fin du mois qui succède. Il n’est pourtant pas impossible ou incontournable de rester discipliné, même face aux difficultés, à l’ennui, à la confusion ou à la peur. La solution : être par dessus tout « motivé et engagé » et pas seulement agir par simple excitation ou curiosité.
01/ La curiosité est un mauvais départ
La curiosité pousse à l’excitation : celle d’obtenir quelque chose généralement inconnue au départ, qui apporte un plaisir immédiat (jouir, posséder, savoir, profiter…). L’engagement procède d’une tout autre démarche. Il requiert un point de départ, une stratégie, des tactiques, des outils de mesure et surtout un but élevé. La plupart des gens sont simplement curieux : curieux de méthodes efficaces et rapides pour écrire un best-seller, perdre du poids, gagner le prochain marathon, rembourser leurs dettes rapidement et sans douleur… S’engager, demande d’accepter d’emblée une forme de frustration, liée à un résultat forcément différé, puisqu’il va falloir changer soit de mode opératoire pour l’obtenir, soit de perception du monde, de soi ou des autres, pour progresser.
Ray Charles ne gagnait pas correctement sa vie au départ, jusqu’à ce que l’un de ces mentors lui dise : « Tant que tu penseras centimes, tu gagneras des centimes. Le jour où tu penseras Dollars, tu gagneras des millions ! ».
Cela nécessitait de la part de Ray Charles de penser son avenir autrement, malgré son handicap et de s’engager pleinement dans la bataille. L’Engagement nécessite de dépasser des obstacles, qui eux-mêmes sont proportionnels aux perspectives recherchées. Il est fondamental d’avoir un but élevé pour dépasser ces obstacles, sans quoi aucune résolution ne tiendra la distance.
02/ Un engagement commence par une meilleure compréhension de soi.
La plupart du temps, faute d’une réflexion personnelle, nous nous enthousiasmons pour ce que nous prenons pour un but, alors qu’il ne s’agit que d’un objectif (exemple : je me remets au sport parce que c’est le début de l’année et que mon objectif est d’avoir une bonne résolution. Mon but devrait être d’abord d’acquérir une meilleure forme et une bonne santé !). Nous pouvons aussi pêcher par ignorance en confondant vision à long terme et but court terme. Une vision long terme permet de tenir un cap, tandis qu’un but (perdre 5 kilos en 3 jours par exemple) introduit un objectif conditionnant toute la réussite du projet. Si au bout de 3 jours vous avez perdu 500 grammes (ce qui est très bien !), vous délaissez la méthode parce qu’elle n’a pas tenu ses promesses à vos yeux. Si vous aviez une vision long terme de votre santé, de votre corps, de votre bien-être, vous seriez au contraire enthousiaste à l’idée d’avoir trouvé une pratique, qui de 500 grammes en 500 grammes, vous fera atteindre le poids recherché. Vous allez même probablement dans ce cas, perfectionner la méthode, introduire des éléments ludiques pour tenir la distance et vous permettre quelques écarts. Le tout vous conduira à rester engagé sur le très long terme. Cet exemple montre combien il est capital de partir d’une image de soi « réaliste », « positive » et « conforme à ses propres désirs », plutôt que de s’engager dans des efforts qui ne correspondent pas à une vision de soi désirée et assumée.
03/ La cohérence aura toujours raison de la chance, du talent et des intentions !
L’Occident a cette mauvaise tendance à penser le temps de manière linéaire. Cela amène à penser qu’il y a un début, un milieu et une fin. L’Orient privilégie l’itération, c’est-à-dire qu’une action engendre une expérience, qui engendre une autre action adéquate, qui engendre une autre expérience intéressante, etc. Les personnes reconnues très volontaires ne sont en définitive pas mieux dotées que la multitude. Elles entretiennent simplement leur volonté de plusieurs manières :
- Des petites actions progressives, vis-à-vis desquelles elles cherchent à progresser à chaque fois de 10% à 15% (au dessus c’est stressant et démotivant).
- Un esprit, qu’elles préservent du défaitisme et du cynisme (elles protègent en particuliers leurs idées !).
- Une anticipation des difficultés, qui au final ne les surprend pas puisqu’elles s’y attendent et ont imaginé des parades éventuelles, qui peuvent même se combiner.
- Mais surtout, elles ont un but tourné de préférence vers un objectif humaniste, ce qui leur donne suffisamment d’exaltation pour tenir face à l’adversité et la frustration personnelle.