Intelligence relationnelle # épisode 1
Loin d’être un supplément d’âme ou un bonus RH, l’intelligence relationnelle est en train de devenir une compétence pivot pour les dirigeants parce que les organisations évoluent désormais dans un environnement caractérisé par trois réalités profondes :
1. Une instabilité permanente.
Les transformations ne sont plus des épisodes exceptionnels, mais un état permanent. Face à cette réalité, les anciens repères de pouvoir – contrôle, planification rigide, hiérarchie autoritaire – ne suffisent plus. L’iR permet d’ajuster en continu, en lisant les signaux faibles, en adaptant les interactions au contexte, et en fluidifiant les tensions avant qu’elles ne deviennent bloquantes.
2. Des mutations culturelles dans le rapport au travail.
Les attentes des collaborateurs ont changé : quête de sens, besoin de reconnaissance, recherche d’équilibre, mais aussi d’autonomie et de confiance. Un leader incapable de décoder ces attentes ou d’y répondre par une relation claire et respectueuse perd en influence. L’iR redonne une finesse dans la lecture de ces dynamiques, et offre des leviers concrets d’engagement.
3. Une pression accrue de l’environnement numérique et de l’IA.
La technologie transforme les modalités de travail, mais aussi les modes de communication, de décision, d’attention. Dans ce contexte, les leaders doivent arbitrer entre vitesse et profondeur, données et émotions, automatisation et humanité. C’est là que l’iR devient cruciale : elle aide à discerner ce qui doit rester profondément humain et ce qui peut être délégué sans perte de sens ou de lien.
A retenir
On a trop souvent classé l’intelligence relationnelle (iR) parmi les compétences dites « molles » – au même titre que l’intuition, l’écoute ou l’empathie. Or, elle est tout sauf molle : elle constitue, depuis la nuit des temps, le fondement même de notre capacité d’adaptation et de survie en société.
Avant même le langage structuré, c’est par la qualité des relations que les groupes humains ont pu coopérer, anticiper le danger, transmettre leur savoir, traverser les crises.
Aujourd’hui encore, cette forme d’intelligence s’avère déterminante, peut-être même plus que jamais. Dans un monde où les relations se digitalisent, où l’intelligence artificielle transforme le travail, où les collectifs se fragilisent sous l’effet de l’isolement, du stress et du manque de sens, l’iR agit comme un stabilisateur. Elle permet aux leaders de créer de la cohérence là où il y a confusion, du lien là où il y a dispersion, et du mouvement là où tout semble figé.
Conclusion
L’iR est la seule forme d’intelligence qui nous relie à ce qui ne se voit pas d’emblée, mais qui influence tout : les émotions, les dynamiques implicites, les récits invisibles.
Ce n’est ni une méthode miracle, ni un supplément d’âme. C’est une autre manière de concevoir le pouvoir – loin du rapport de force – comme une capacité à tenir les liens vivants, d’écouter les évolutions du monde, de s’ajuster sans se perdre. Dans ce sens, elle est plus que jamais ce dont les leaders ont besoin : une forme d’autorité fondée sur la justesse, le discernement et l’entraînement des dynamiques humaines.
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