Intelligence relationnelle # épisode 3

Intelligence relationnelle # épisode 3

Intelligence relationnelle # épisode 3

prise de décision

Avec l’avènement de l’intelligence artificielle (IA), les dirigeants se trouvent face à une nouvelle réalité : comment équilibrer les décisions humaines enrichies par l’intelligence relationnelle (IR) avec des recommandations basées sur des algorithmes sophistiqués ? Explorons cette dualité, en mettant en lumière comment l’IR peut aider à intégrer des perspectives diverses pour des décisions plus inclusives et éclairées, tout en comparant cette approche avec l’utilisation croissante de l’IA.

👉​ Vous avez raté les épisodes précédents :

1. « Inspirer et motiver grâce à l’IR« 

2. « Prévenir et résoudre les conflits » ?

Les enjeux de la prise de décision à l’ère de l’IA

À mesure que l’usage de l’intelligence artificielle s’accroît au sein des entreprises, les dirigeants se demandent si leur rôle évoluera ou sera remplacé par des algorithmes. Une étude de McKinsey révèle que 60 % des dirigeants estiment que l’IA sera centrale dans la prise de décision stratégique d’ici cinq ans mais 42 % craignent une marginalisation de leur rôle​​. Par exemple, JPMorgan Chase utilise COIN, une IA qui traite des documents juridiques en quelques secondes, remplaçant ainsi des milliers d’heures de travail humain​​. Cela souligne la nécessité pour les dirigeants de redéfinir leurs compétences dans un contexte d’automatisation croissante. La confiance et l’éthique constituent un autre défi majeur. L’IA doit prendre des décisions alignées avec les valeurs de l’entreprise. Le scandale des biais algorithmiques chez Amazon en 2018, où un outil de recrutement discriminait les candidatures féminines, a mis en lumière ces risques​​. Selon une enquête de PwC, bien que 85 % des dirigeants considèrent l’éthique de l’IA comme une priorité, seulement 25 % ont mis en place des cadres éthiques robustes​​. Il est indispensable d’instaurer des politiques claires pour une utilisation éthique de l’IA. Enfin, les dirigeants cherchent à comprendre comment l’IA peut compléter plutôt que remplacer leur jugement et intuition. Par exemple, Airbus utilise des systèmes d’IA pour la maintenance prédictive, libérant ainsi les ingénieurs pour des tâches plus complexes​​. Une étude de Harvard Business Review montre que les entreprises adoptant une approche complémentaire de l’IA et des compétences humaines améliorent leur efficacité opérationnelle de 20 % et leur satisfaction client de 15 %​​.

L’intelligence Relationnelle (iR) est la capacité à comprendre, gérer et optimiser les interactions et les relations humaines. C’est une compétence incontournable en ce début de siècle parce qu’elle reflète les exigences de notre monde moderne où les relations humaines sont au cœur des succès personnels et professionnels. C’est un champ d’étude récent qui continue d’évoluer grâce aux avancées en neurosciences, à l’essor des technologies de communication et à la prise de conscience croissante de l’importance des compétences humaines dans tous les domaines de la vie. Elle est particulièrement importante aujourd’hui car elle permet de s’ajuster efficacement à un monde où les rapports humains sont de plus en plus interconnectés et où la collaboration et la compréhension mutuelle sont essentielles pour réussir.

Quelles compétences les leaders doivent ils développer ?

À mesure que l’IA transforme les modes de décision des entreprises, trois domaines de compétence deviennent essentiels pour les dirigeants : les compétences technologiques et en IA, le leadership éthique et inclusif et l’intelligence relationnelle (IR). Cette dernière est en effet devenue une compétence cardinale qui permet une compréhension profonde des dynamiques humaines, essentielle pour des décisions inclusives et pertinentes. Daniel Goleman, dans son ouvrage « Emotional Intelligence », souligne que les leaders dotés d’une haute IR sont capables de mieux comprendre et gérer leurs propres émotions, ainsi que celles des autres. Cette compétence favorise des environnements de travail plus harmonieux et productifs. Une étude de la Harvard Business Review révèle que les équipes dirigées par des leaders avec une forte IR enregistrent une performance supérieure de 20 % par rapport à celles dirigées par des leaders qui fonctionnent en mode Top Down. En outre, l’IR joue un rôle important dans l’engagement et la satisfaction des employés. Selon une enquête de Gallup, les entreprises dont les dirigeants pratiquent une écoute active et montrent de l’empathie vis à vis de leurs équipes voient une augmentation de 21 % de la productivité et une réduction de 41 % de l’absentéisme​​. Ces chiffres illustrent l’impact direct de l’IR sur la performance organisationnelle.

Bénéfices de l’iR dans le management et la prise de décision

L’iR est un catalyseur essentiel pour des décisions inclusives et durables en management. Ses bénéfices sont multiples et significatifs pour les organisations. Elle améliore la communication et la collaboration au sein des équipes, renforçant ainsi la cohésion et l’engagement. Les dirigeants dotés d’une forte IR créent des environnements où les membres se sentent compris et valorisés. La même étude de Harvard Business Review mentionnée précédemment, montre aussi une réduction de 40 % du turnover​​. Patagonia illustre parfaitement les avantages de l’iR. Le modèle de leadership de l’entreprise, fondé sur des valeurs environnementales et sociales, a renforcé l’engagement des employés et créé une culture d’entreprise résiliente et innovante​​. L’iR permet aussi aux dirigeants de se rapprocher d’un modèle de leadership qui défend des économies de valeur en intégrant les préoccupations sociétales et environnementales. Dans « Diriger avec intention – Le Leadership qui change le monde« , nous soulignons l’importance de l’authenticité et de l’intégrité dans la prise de décision​​. Par exemple, Unilever, avec son programme « Future Leaders’ League », engage les jeunes talents dans des défis stratégiques réels, cultivant ainsi des leaders capables de prendre des décisions qui intègrent pleinement les enjeux socio environnementaux. Cela a conduit à une augmentation significative de l’innovation et de l’engagement des employés​​. Les décisions issues des compétences propres à l’iR mènent également plus souvent à des résultats plus responsables, qui améliore les performances financières et la réputation de l’entreprise, là encore comme l’illustre le programme d’Unilever​.

A retenir

L’iR est essentielle pour les dirigeants cherchant à équilibrer les capacités analytiques de l’IA avec une compréhension profonde des dynamiques humaines. En intégrant des perspectives diverses et en prenant en compte les dimensions éthiques et émotionnelles, l’iR permet de créer une synthèse riche et nuancée, conduisant à des décisions inclusives et pertinentes. À l’ère de l’IA, cette compétence devient indispensable pour agir avec succès dans un environnement complexe et en constante évolution, tout en assurant un impact positif et durable sur l’organisation et la société.

Références

  • Goleman, D. (2013). Emotional Intelligence.
  • Harvard Business Review (2020). The Impact of Active Listening on Team Performance.
  • McKinsey & Company (2020). Diversity Wins: How Inclusion Matters.
  • Unilever (2020). Future Leaders’ League Program.
  • Cham, I. (2024). Diriger avec Intention – Le Leadership qui Change le Monde.

 

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Intelligence relationnelle # épisode 2

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gestion des conflits

Depuis le début des années 2000, les avancées en neurosciences, psychologie sociale et management ont contribué à faire émerger une nouvelle discipline : l’intelligence relationnelle (iR). Encore méconnue il y a quelques années, elle devient aujourd’hui un repère stratégique pour les dirigeants confrontés à des tensions croissantes dans un monde du travail en mutation.

👉​ Vous avez raté l’épisode précédent :  « Inspirer et motiver grâce à l’IR«  ?

L’iR ne se contente pas d’adoucir les relations : elle les structure.

Elle permet de prévenir les conflits avant qu’ils ne s’enveniment et de les résoudre sans épuiser les énergies, ni abîmer les dynamiques collectives. Contrairement aux approches purement procédurales ou descendantes, elle repose sur une compréhension fine des mécanismes humains : émotions, biais cognitifs, besoins psychologiques fondamentaux.

Pourquoi est-elle si précieuse aujourd’hui ?

Parce que les conflits ne sont plus de simples désaccords ponctuels. Ils sont souvent le symptôme de fractures plus profondes : perte de sens, surcharge émotionnelle, quête de reconnaissance, tensions générationnelles ou culturelles. Dans ce contexte, les compétences relationnelles d’un leader ne relèvent plus de la posture « soft » : elles deviennent une compétence pivot pour maintenir l’engagement, restaurer la confiance, et soutenir la performance sur la durée.

Ce que montre la recherche :

Les études les plus récentes confirment que les environnements fondés sur la sécurité psychologique, l’écoute active, la reconnaissance et la régulation émotionnelle favorisent l’innovation, la coopération et la résilience collective.
L’iR s’appuie justement sur ces piliers, en les articulant à la réalité du terrain : réunions tendues, feedback délicats, décisions impopulaires, changements d’organisation.

Conclusion

Développer son intelligence relationnelle, c’est se doter d’un avantage décisif pour traverser les conflits sans perdre le lien. C’est aussi offrir à son équipe un cadre plus juste, plus stable, plus engageant. Un leadership fort ne repose plus uniquement sur des décisions fermes, mais sur la capacité à faire face aux tensions sans renoncer à l’humanité.

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Intelligence relationnelle # épisode 1

Intelligence relationnelle # épisode 1

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L'intelligence relationnelle leadership inspirer et motiver

Loin d’être un supplément d’âme ou un bonus RH, l’intelligence relationnelle est en train de devenir une compétence pivot pour les dirigeants parce que les organisations évoluent désormais dans un environnement caractérisé par trois réalités profondes :

1. Une instabilité permanente.

Les transformations ne sont plus des épisodes exceptionnels, mais un état permanent. Face à cette réalité, les anciens repères de pouvoir – contrôle, planification rigide, hiérarchie autoritaire – ne suffisent plus. L’iR permet d’ajuster en continu, en lisant les signaux faibles, en adaptant les interactions au contexte, et en fluidifiant les tensions avant qu’elles ne deviennent bloquantes.

2. Des mutations culturelles dans le rapport au travail.

Les attentes des collaborateurs ont changé : quête de sens, besoin de reconnaissance, recherche d’équilibre, mais aussi d’autonomie et de confiance. Un leader incapable de décoder ces attentes ou d’y répondre par une relation claire et respectueuse perd en influence. L’iR redonne une finesse dans la lecture de ces dynamiques, et offre des leviers concrets d’engagement.

3. Une pression accrue de l’environnement numérique et de l’IA.

La technologie transforme les modalités de travail, mais aussi les modes de communication, de décision, d’attention. Dans ce contexte, les leaders doivent arbitrer entre vitesse et profondeur, données et émotions, automatisation et humanité. C’est là que l’iR devient cruciale : elle aide à discerner ce qui doit rester profondément humain et ce qui peut être délégué sans perte de sens ou de lien.

A retenir

On a trop souvent classé l’intelligence relationnelle (iR) parmi les compétences dites « molles » – au même titre que l’intuition, l’écoute ou l’empathie. Or, elle est tout sauf molle : elle constitue, depuis la nuit des temps, le fondement même de notre capacité d’adaptation et de survie en société.
Avant même le langage structuré, c’est par la qualité des relations que les groupes humains ont pu coopérer, anticiper le danger, transmettre leur savoir, traverser les crises.

Aujourd’hui encore, cette forme d’intelligence s’avère déterminante,  peut-être même plus que jamais. Dans un monde où les relations se digitalisent, où l’intelligence artificielle transforme le travail, où les collectifs se fragilisent sous l’effet de l’isolement, du stress et du manque de sens, l’iR agit comme un stabilisateur. Elle permet aux leaders de créer de la cohérence là où il y a confusion, du lien là où il y a dispersion, et du mouvement là où tout semble figé.

Conclusion

L’iR est la seule forme d’intelligence qui nous relie à ce qui ne se voit pas d’emblée, mais qui influence tout : les émotions, les dynamiques implicites, les récits invisibles.

Ce n’est ni une méthode miracle, ni un supplément d’âme. C’est une autre manière de concevoir le pouvoir – loin du rapport de force – comme une capacité à tenir les liens vivants, d’écouter les évolutions du monde, de s’ajuster sans se perdre. Dans ce sens, elle est plus que jamais ce dont les leaders ont besoin : une forme d’autorité fondée sur la justesse, le discernement et l’entraînement des dynamiques humaines.

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