Développer un leadership innovant et adaptatif

Développer un leadership innovant et adaptatif

Développer un leadership innovant et adaptatif

Depuis le début 2024, plus de 50,000 entreprises sont désormais confrontées à de nouvelles exigences de divulgation réglementaire concernant leur impact sur la nature, en raison de la directive de l’UE sur la déclaration de durabilité des entreprises. Au même moment, la demande croissante pour l’énergie propre accélère la décarbonation, avec des organisations qui s’éloignent des combustibles fossiles pour atteindre des objectifs de développement durable. Cette évolution est une réponse aux exigences réglementaires qui par la même occasion invite les dirigeants à développer une autre forme de leadership, adaptatif et innovant, pour accélérer la transition d’une part, d’autre part pour renforcer leur compétitivité et attractivité sur un marché global de plus en plus conscient de l’importance de la durabilité.

Un temps de changement

Votre secteur et votre entreprise échappent de moins en moins aux contingences liées à l’urgence des politiques climatiques, aux mutations sociales accélérées et aux réglementations environnementales croissantes. Tout cela complexifie votre fonction de leader au quotidien et vous réclame des capacités de transformation et d’innovation de plus en plus élevées. Mais face à ces impératifs, le défi demeure : comment, à chaque échelon de l’entreprise, chacun peut façonner un avenir durable et prospère ? La crise actuelle est également une opportunité sans précédent pour repenser les modèles économiques et de gouvernance des entreprises. Elle est aussi évidemment l’occasion de  réinventer les produits et services, tout en adoptant des pratiques durables. Ce contexte exige des leaders de comprendre et d’intégrer ces nouvelles données dans leur stratégie d’entreprise, mais aussi d’adopter un management qui privilégie l’adaptabilité et la créativité. La question n’est plus de savoir si l’entreprise doit s’adapter mais comment et le leadership adaptatif et innovant en est la clé, pour transformer les défis en opportunités de croissance et de développement responsable.

Leadership adaptatif et innovant

Le management adaptatif et innovant s’est développé depuis 2020 succédant au leadership agile, en réponse à différents défis rencontrés par les entreprises, parmi lesquels et de manière non exhaustive :

L’arrivée de nouveaux concurrents : ce management permet aux entreprises de rester agiles, de réagir rapidement aux menaces de nouveaux entrants et de repenser leurs modèles d’affaires pour maintenir leur compétitivité.

Structures lourdes et onéreuses : la flexibilité et l’innovation sont au cœur du management adaptatif, permettant aux entreprises de devenir plus réactives, moins hiérarchisées et plus efficaces en termes de coûts.

Innovations manquées : en favorisant une culture d’innovation et d’apprentissage continu, ce style de management encourage la créativité et l’expérimentation, réduisant le risque de passer à côté de développements clés.

Attraction des talents : les entreprises qui adoptent un management adaptatif et innovant sont souvent plus attractives pour les jeunes générations car elles offrent un environnement de travail dynamique, avec plus de sens et d’opportunités d’épanouissement personnel.

Mutations et performance boursière : le management adaptatif aide les entreprises à gérer le changement sans perturber leur performance financière, grâce à une planification stratégique et une exécution agile.

Résistance interne au changement : en impliquant les employés dans le processus de changement et en valorisant leur input, les résistances peuvent être diminuées et les transitions facilitées.

Obsolescence technologique : ce style de management met l’accent sur l’adoption et l’intégration rapide des nouvelles technologies, évitant ainsi que l’entreprise ne devienne obsolète.

Perturbation par des tendances globales : que ce soit la mondialisation, les changements démographiques ou les préoccupations environnementales, un management adaptatif anticipe et s’aligne sur ces grandes tendances plutôt que d’être pris au dépourvu.

Épuisement des ressources et durabilité : la prise en compte des limites des ressources naturelles et l’adoption de pratiques durables sont essentielles pour assurer la viabilité à long terme de l’entreprise.

Leadership adaptatif et innovant

Un leadership en devenir

Le management adaptatif et innovant ne se résume pas à une simple application de techniques ou de recettes. Il s’agit d’une véritable culture d’entreprise qui encourage l’agilité, la collaboration, la responsabilité et l’apprentissage continu. C’est dans cette dynamique que les entreprises peuvent réellement prospérer à l’avenir, tout en trouvant de nouvelles opportunités de développement. Le tableau ci-dessous apporte un éclairage et des pistes de réflexion, sachant que pour éviter de figer la réflexion dans ce domaine, il faut nuancer les propos en fonction de la diversité des situations, le management des organisations pouvant varier considérablement d’une entreprise à l’autre. L’évolution se fait aussi progressivement, dans le temps, recouvrant souvent d’ailleurs les deux périodes décrites dans le tableau. Les risques et défis de chaque entreprise pondèrent aussi les évolutions souhaitées dans bien des cas. Enfin n’y a pas de modèle universel qui fonctionne dans tous les cas. Ce tableau offre simplement des pistes de réflexion, réunies de manière synthétique et visuelle.

Une enquête a été menée par le Pew Research Center en 2022 auprès de 14 276 adultes dans 14 pays. Voici quelques chiffres clés :

  • 86% des personnes interrogées pensent que les leaders adaptatifs et innovants sont plus importants que jamais dans le monde d’aujourd’hui.
  • 72% des personnes interrogées pensent que les leaders adaptatifs et innovants sont plus efficaces pour résoudre les problèmes que les leaders traditionnels.
  • 63% des personnes interrogées pensent que les leaders adaptatifs et innovants sont plus à même de créer un avenir meilleur pour leur pays.

L’enquête a également révélé que les gens ont une vision positive des leaders adaptatifs et innovants. Ils sont perçus comme étant :

  • Intelligents (84%)
  • Créatifs (79%)
  • Courageux (73%)
  • Compétents (72%)
  • Inspirants (69%)

En conclusion, l’enquête du Pew Research Center montre que les leaders adaptatifs et innovants sont très valorisés par le public. Ils sont considérés comme étant essentiels pour résoudre les problèmes et créer un avenir meilleur.

Pour avancer

Le management adaptatif et innovant n’est pas seulement une stratégie pour éviter les problèmes. C’est aussi une démarche proactive pour saisir les opportunités. Il incarne une vision du leadership qui est en phase avec les exigences d’un monde en forte évolution, un monde où la flexibilité, l’agilité et l’innovation ne sont plus des atouts mais des impératifs. Les leaders qui cultivent désormais la capacité d’anticipation pour détecter et s’adapter aux tendances émergentes, qui encouragent la collaboration et l’intelligence collective, et intègrent les enjeux sociétaux et environnementaux au cœur de la stratégie d’entreprise, ne font plus le choix entre les résultats et l’humain. Les deux coexistent et interagissent favorablement. Les compétences clés à développer en tant que leader dans ce contexte incluent la communication transparente, la capacité à inspirer et à mobiliser les équipes autour d’une vision partagée, et le courage de remettre en question les normes établies pour favoriser l’innovation. La culture d’apprentissage continu et l’encouragement à la créativité sont aussi essentiels pour construire des organisations résilientes et adaptatives.

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En finir avec le technosolutionnisme

En finir avec le technosolutionnisme

En finir avec le technosolutionnisme

On parle souvent de technosolutionnisme pour désigner l’illusion que la technologie pourrait, à elle seule, résoudre des problèmes de société profonds – qu’il s’agisse de crise écologique, de perte de sens au travail ou d’isolement humain.

Mais cette approche va au-delà d’un simple excès de confiance dans l’innovation : elle relève d’une idéologie, celle qui réduit des enjeux sociaux, culturels et politiques à de simples problèmes techniques.

Le technosolutionnisme promet des solutions “intelligentes” sans transformation humaine, sans remise en question des modèles de pouvoir, des usages ou des logiques d’exploitation. Il entretient l’illusion du progrès linéaire, piloté par des algorithmes et des plateformes, alors que ce sont souvent des dynamiques humaines – relationnelles, émotionnelles, collectives – qui freinent ou rendent possible les véritables transitions.

Résister au technosolutionnisme, ce n’est pas rejeter la technologie. C’est refuser qu’elle remplace la réflexion éthique, la délibération collective et l’intelligence du lien. Et cela, c’est une responsabilité stratégique du leadership.

Ce travers technosolutionniste touche aussi le monde du management : pressés de répondre, certains dirigeants espèrent qu’un nouvel outil d’engagement, une plateforme RH, un consultant en transformation digitale réglera la perte de motivation des équipes.

Or, ce qui s’épuise aujourd’hui dans les organisations, ce n’est pas seulement la méthode : c’est le lien. Le sens du collectif. L’envie de contribuer. Et aucune technologie ne peut le recréer à notre place.

Innover c’est d’abord transformer l’entreprise

Le technosolutionnisme est la croyance que la technologie peut résoudre tous les problèmes sociaux et environnementaux sans nécessiter des changements significatifs dans les comportements humains ou les structures sociales. Cette approche tend à simplifier les problèmes complexes en solutions techniques, souvent sans prendre en compte les conséquences à long terme ou les impacts sur la société et l’environnement. À l’heure où les crises climatiques et les inégalités sociales exigent des réponses urgentes, l’innovation consciente et engagée se présente comme un impératif stratégique pour les entreprises visionnaires. Par exemple, selon le World Economic Forum, 79% des dirigeants estiment que l’adoption de pratiques durables est essentielle à la réussite à long terme de leur entreprise. Cette démarche va au-delà de la simple création de produits ou services innovants ; elle implique une refonte de la culture d’entreprise pour intégrer pleinement la responsabilité sociale et environnementale dans chaque décision stratégique. L’enjeu est de taille : transformer les entreprises de l’intérieur pour qu’elles deviennent des vecteurs de changement positif, capables de concilier prospérité économique et bien-être sociétal.

La disruption n’est pas la solution à tout

L’innovation consciente repose sur une prise de conscience que le succès à long terme est indissociable de la santé de notre planète et de la justice sociale. Un rapport de McKinsey & Company souligne que les entreprises engagées dans des pratiques durables surpassent leurs concurrents de 35% en termes de rendement financier. Des entreprises de renom, reconnaissant ces enjeux, réorientent déjà leurs missions vers des objectifs plus larges que le profit immédiat, cherchant à générer un impact positif à travers leurs activités. Elles démontrent qu’il est possible de bâtir une économie durable qui respecte les limites écologiques et favorise l’équité.

Passer à l’action sans tarder

Pour les dirigeants d’entreprise, l’heure est à l’action. Il s’agit d’avoir une vision où l’innovation ne se limite pas seulement à intégrer les technologies d’avenir, certes importantes, mais à repenser avant tout les modèles d’affaires, les processus de production et les pratiques de travail qui contribuent à une société plus résiliente et inclusive. L’UNEP (Programme des Nations Unies pour l’environnement) indique que l’économie verte pourrait créer 24 millions de nouveaux emplois d’ici 2030 si les entreprises adoptent des pratiques durables. Cela demande courage, créativité et un engagement sans faille envers des principes d’éthique et de durabilité, posant les bases d’un nouveau paradigme économique où réussite d’entreprise et progrès social vont de pair.

Pour avancer

L’adoption d’une approche d’innovation consciente et engagée représente une invitation à repenser le rôle des entreprises dans la société moderne. La conclusion de cet article ne marque pas la fin d’une réflexion mais le début d’un engagement profond pour les dirigeants. Face aux défis environnementaux et sociaux, il est impératif de questionner non seulement les produits et services que nous créons mais aussi les impacts et les empreintes qu’ils laissent derrière eux. L’heure est à une introspection stratégique, où les décisions d’aujourd’hui doivent être évaluées à l’aune de leur durabilité et de leur contribution à un avenir équitable et florissant pour tous. Les leaders d’entreprise sont donc appelés à devenir des pionniers d’une nouvelle ère, où l’innovation ne se mesure à son succès commercial, mais aussi à sa capacité à enrichir la société et à préserver l’environnement pour les générations à venir.

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Voir loin tout en donnant confiance

Voir loin tout en donnant confiance

Voir loin tout en donnant confiance

Dans un monde où l’innovation rapide et les changements constants sont devenus la norme, il est important pour un dirigeant de maintenir une vision à long terme tout en gérant efficacement les besoins et attentes actuels. Cet équilibre délicat nécessite un nouveau type de leadership, un leadership à la fois visionnaire et ancré dans la réalité, capable d’inspirer et de mobiliser vers un avenir meilleur.

La vision à long terme dans un monde en mutation

Les leaders aujourd’hui doivent décider et agir dans un environnement complexe et en constante évolution. Ils doivent anticiper les tendances futures, tout en répondant aux défis immédiats. Selon une étude de McKinsey & Company, les entreprises qui priorisent une vision à long terme ont en moyenne une croissance de leurs revenus et de leurs bénéfices de 47% et 36% plus élevée que celles qui se concentrent principalement sur le court terme. Cette étude a été renouvelée en 2023, sur 1 800 entreprises dans 15 pays et a suivi leur performance sur une période de 10 ans. Cette capacité à voir loin implique de rester flexible aux changements de marché, mais aussi de comprendre profondément l’impact social et environnemental de leurs actions. Des leaders comme Indra Nooyi, PDG de Pepsico de 2006 à 2018, ou encore Paul Polman, PDG d’Unilever de 2009à 2019, ont profondément marqué leur entreprise en apportant chacun une vision stratégique à long terme avec une approche éthique et responsable, qui a contribué à transformer l’avenir des deux multinationales, tout en contribuant de manière significative à une économie de valeurs. Un autre exemple est celui de Satya Nadella, PDG de Microsoft, que nous avons mentionné dans notre dernier article. En recentrant l’entreprise sur le cloud computing et l’IA, a non seulement augmenté la capitalisation boursière de Microsoft mais a aussi repositionné l’entreprise pour le futur.

Donner confiance à travers l’empathie et l’engagement

L’un de leurs talents et non des moindres à tous deux, ont été l’empathie et l’engagement. L’un des aspects les plus critiques du leadership intentionnel est la capacité à créer un lien de confiance avec les équipes et les parties prenantes, qui tous ont des intérêts au départ divergents. Ceci rejoint les conclusions d’une étude menée par Gallup en 2023, qui montre que les entreprises avec un fort niveau d’engagement des employés obtiennent plus de rentabilité. L’étude a examiné les données de plus de 122 000 employés dans 38 pays. Les résultats ont montré que les entreprises avec un score d’engagement de 75 % ou plus avaient une rentabilité 21 % supérieure à celle des entreprises avec un score d’engagement de 25 % ou moins. Cela passe par une communication transparente, l’empathie et un engagement sincère. Un leader intentionnel écoute au lieu de proclamer. Il tente de comprendre les besoins de ses collaborateurs et de ses interlocuteurs pour contourner leur peur du changement et créer un environnement de collaboration favorable à la transformation. Indra Nooyi et Paul Polman ont ce don de valoriser et impliquer leurs interlocuteurs. Ce type de leadership favorise l’innovation, car les équipes se sentent soutenues et encouragées à prendre des initiatives.

Concilier résultats à court terme et objectifs à long terme

C’est le tournant décisif qui attend tout leader qui s’engager dans un changement socio environnemental ou une innovation responsable : concilier les résultats à court terme avec une stratégie à long terme. Ils doivent démontrer des résultats tangibles, tout en investissant dans des initiatives qui porteront leurs fruits dans le futur. Cela exige une compréhension approfondie de la dynamique du marché et la capacité de communiquer la valeur des investissements à long terme aux actionnaires et aux autres parties prenantes. Le leadership intentionnel ne se contente pas de suivre des indicateurs de performance traditionnels. Il cherche également à mesurer et à valoriser l’impact à long terme sur la société et l’environnement. A ce titre Paul Polman a annoncé dès sa nomination de PDG, qu’il ne se concentrerait plus sur les résultats trimestriels… Selon Harvard Business Review, les entreprises qui équilibrent les résultats à court et à long terme dépassent leurs concurrents sur une période de 10 ans en termes de revenus et de capitalisation boursière. L’étude, publiée en 2019, a examiné les données de 2 250 entreprises dans 12 pays sur une période de 10 ans. Les résultats ont montré que les entreprises qui équilibrent les résultats à court et à long terme sont celles qui sont à la fois rentables et durables. Elles investissent dans des initiatives qui peuvent ne pas être rentables à court terme mais qui ont le potentiel de générer des bénéfices à long terme. Elles sont également attentives aux besoins de leurs employés et de leurs clients, ce qui contribue à leur succès à long terme.

Des exemples

Plusieurs exemples en témoignent, tels :

  • Amazon qui a investi massivement dans la recherche et développement, même lorsque cela n’était pas rentable à court terme. Cela a permis à l’entreprise de développer de nouveaux produits révolutionnaires, tels que l’Amazon Echo et l’Amazon Fire TV.
  • Apple également, a toujours mis l’accent sur l’innovation dans les produits et services de haute qualité. Cela permet encore à l’entreprise de rester à la pointe de la technologie et de maintenir sa position de leader sur le marché des smartphones. Autre exemple parlant, celui de
  • Coca-Cola qui a investi dans la responsabilité sociale d’entreprise, en s’engageant à protéger l’environnement et à promouvoir la santé et le bien-être. Cela a contribué à renforcer la réputation de l’entreprise et à fidéliser ses clients. Anne Wojcicki, PDG de
  • 23andMe, entreprise privée de biotechnologie et de génomique personnelle basée aux États-Unis, fondée en 2006 et connue pour ses kits d’analyse génétiques grand public, a aussi adopté une approche à long terme en concentrant l’entreprise sur la recherche génétique et la médecine personnalisée, tout en maintenant une croissance stable à court terme grâce à son service de tests génétiques pour les consommateurs.

Pour avancer

Une enquête du World Economic Forum de 2023, a révélé que, bien que 79% des PDG mondiaux reconnaissent l’importance du développement socio-environnemental pour le succès futur de leur entreprise, seulement une fraction d’entre eux, environ 21%, se sont réellement engagés dans une vision à long terme intégrant ces aspects. Cette disparité souligne un dilemme courant dans le monde des affaires : la tension entre les impératifs de résultats à court terme et les bénéfices à long terme d’une stratégie durable et responsable. Pourtant le leader du XXIe siècle est appelé à trouver un équilibre délicat entre vision, réalisme, empathie et pragmatisme. C’est un appel à repenser le but de l’entreprise et l’impact qu’elle laisse sur la société qui l’entoure, sur le monde et les générations à venir. Pour les dirigeants d’entreprise, entrepreneurs innovateurs, leaders émergents ou cadres dirigeants engagés, c’est une opportunité de redéfinir le succès et de devenir des pionniers d’un avenir plus durable et éthique. Un leader a ce pouvoir et c’est ce qu’ont démontré Indra Nooyi et Paul Polman mais aussi tous les leaders intentionnels dont vous pouvez découvrir les cas pratiques, dans mon dernier ouvrage « Diriger avec intention : le leadership qui change le monde ».  Ces leaders ont pris conscience au cours de leur carrière et en observant le monde autour d’eux, qu’ils avaient la responsabilité de façonner un monde où l’innovation et les valeurs ne sont pas en conflit, mais se renforcent mutuellement pour le bien de tous.

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Nouveaux paradigmes

Nouveaux paradigmes

Nouveaux paradigmes

Face aux évolutions vertigineuses du monde du travail la fonction des leaders n’a jamais été aussi essentielle et délicate à la fois. Télétravail, diversité, inclusion, management adaptatif, impact des nouvelles technologies, sont en particulier l’actualité de tous les dirigeants actuels. Le leadership intentionnel, nouveau concept que nous étudions dans notre prochain ouvrage à paraître aux éditions Coporate copyright & JMB, est une réponse efficace à tous ces enjeux actuels. Ce mode de management se fonde sur quatre piliers : la connaissance de soi du dirigeant, l’ouverture au changement, l’engagement envers les autres et l’action. Ces piliers sont en fait une réponse à un environnement en profonde mutation, imposant des évolutions aussi imprévisibles et rapides. Voici comment ces piliers peuvent aider les leaders à transformer les défis en opportunités, pour leurs équipes et leurs organisations.

Télétravail : on redresse la barre

Malgré la fin de la pandémie de COVID-19, le télétravail s’est maintenu et a même augmenté dans les organisations. Selon un baromètre dévoilé par JLL en 2023, 55 % de la population active travaillerait à distance au moins une journée par semaine. Ramené au niveau mondial, cela représente 39 % des salariés (38% en Europe), avec en France un taux de 47%, se rapprochant de la moyenne mondiale. Pour les entreprises, ce changement se traduit par une augmentation des coûts liés à l’adaptation des infrastructures technologiques et une réévaluation des espaces de bureau, impactant directement leur modèle économique. Face à ces évolutions, celles-ci commencent à renégocier les accords de télétravail, en s’appuyant sur trois raisons principales : la gestion des compétences et des talents, la culture d’entreprise, la collaboration et la cohésion d’équipe, toutes jugées difficilement compatibles avec le travail à distance. Ceci entraîne les leaders a renouvelé leur approche du management. Ils doivent désormais jongler entre flexibilité et supervision, encourager la collaboration tout en respectant l’autonomie individuelle, et trouver des moyens innovants pour maintenir et promouvoir la culture d’entreprise à distance.

Cette situation complexe pousse les leaders à repenser leurs stratégies de management, en mettant l’accent sur la communication, l’empathie et l’adaptabilité, tout en veillant à préserver l’équilibre travail-vie personnelle de leurs équipes.

Diversité et inclusion : on accélère

Des études récentes* révèlent une tendance de fond : les organisations qui adoptent des pratiques de diversité, équité et inclusion (DEI) affichent des résultats financiers nettement supérieurs à celles qui ne les adoptent pas. Elles ne se contentent pourtant pas que de prospérer. Elles innovent davantage, prennent des décisions avec plus de discernement, évitent les pièges du jugement biaisé et attirent et retiennent mieux les talents. Cependant l’intégration de la DEI dans la gestion quotidienne des entreprises s’avère être un véritable défi. Cela va au-delà du simple recrutement d’un personnel hétérogène. Il s’agit de créer une culture d’entreprise où chacun, individuellement, se sent véritablement accueilli, respecté et valorisé. Cette démarche exige souvent une remise en question profonde des structures organisationnelles établies, des processus de recrutement et même des cultures d’entreprise bien ancrées. Quant aux leaders, qui jouent un rôle central sur ces questions, cela implique de développer une sensibilité culturelle et de promouvoir la diversité des perspectives. Il s’agit aussi de bâtir des équipes où la diversité contribue réellement à innover et à relever les performances.

L’avenir du management repose sur la capacité des leaders à intégrer pleinement la DEI dans toutes les facettes de leur organisation, transformant ces concepts en une réalité concrète.

* McKinsey & Company – 2022 ; Boston Consulting Group – 2022 ; Université de Stanford 2022.

Management adaptatif : on réagit sans tarder

Le défi pour les entreprises réside dans la transition d’un modèle de gestion traditionnel à un modèle plus flexible et réactif, pour faire face la nature dynamique et imprévisible du marché. Cela implique de revoir les hiérarchies rigides, d’encourager une prise de décision plus décentralisée et de favoriser une culture d’apprentissage continu. Selon une étude de Harvard Business Review (2021), les entreprises dotées de structures de gestion adaptatives ont montré une meilleure résilience et une capacité d’innovation plus élevée en périodes de crise. Ces organisations réussissent à survivre mais aussi à prospérer dans un environnement en constante évolution. Pour les leaders, cela signifie adopter une approche moins directive et plus facilitatrice. Ils doivent être capables de guider leurs équipes à travers des situations ambiguës, encourager l’innovation et la prise de risque calculée. Ces leaders doivent réagir rapidement aux changements et anticiper les tendances futures, en faisant preuve d’une grande flexibilité cognitive et émotionnelle.

Le management adaptatif n’est pas seulement une question de stratégies et de structures, mais aussi de mentalités et de compétences.

Nouvelles technologies : on transforme

Les nouvelles technologies n’ont pas fini de transformer le management moderne et d’introduire à la fois des opportunités fascinantes et des défis inédits. Ces technologies, allant de l’intelligence artificielle à l’analytique de données, offrent aux entreprises des outils puissants pour la prise de décision, l’optimisation des processus et l’amélioration de l’engagement des employés. Toutefois, intégrer ces technologies de manière efficace dans les stratégies managériales n’est pas une tâche aisée. Pour les entreprises, cela signifie prendre des décisions dans un écosystème technologique complexe, tout en veillant à aligner les investissements avec les objectifs stratégiques. Cela nécessite également de surmonter les barrières culturelles et la résistance au changement, encore très souvent présentes au sein des organisations traditionnelles. Pour les leaders, l’enjeu est double : d’une part, ils doivent acquérir une compréhension solide de ces technologies et de leur potentiel pour faire évoluer les modèles d’affaires, et d’autre part, ils doivent veiller à ce que leur mise en œuvre favorise un environnement de travail collaboratif et inclusif. Une étude de MIT Sloan Management Review (2021) souligne que les leaders qui réussissent dans cette démarche sont ceux qui parviennent à équilibrer la technologie et les interactions humaines. Ainsi, le défi pour les leaders modernes est de transformer l’adoption des nouvelles technologies en un avantage concurrentiel durable.

Les leaders doivent cultiver une culture d’innovation continue, où la technologie sert de catalyseur pour la créativité et la performance, tout en préservant les valeurs humaines au cœur de l’entreprise.

Conclusion

Tous ces thèmes du télétravail, de la diversité, de l’inclusion, des technologies innovantes et du management adaptatif convergent vers un mode de management qui se réinvente et qui nécessite de prendre appui sur de nouvelles pratiques. Notre ouvrage « diriger avec intention – Le leadership qui change le monde », aux éditions JMB, plonge au cœur de cette réalité, en s’appuyant sur des cas pratiques et des exemples concrets de leaders intentionnels qui ont façonné ces dernières décennies, des organisations résilientes, éthiques, durables et équilibrées. La résilience organisationnelle, plus que jamais, est au centre des préoccupations des entreprises, nécessitant des leaders capables d’agir à travers les changements rapides tout en renforçant la capacité d’adaptation de leurs équipes. L’importance croissante de l’éthique dans les affaires en appelle à des dirigeants qui valorisent l’intégrité et la transparence, des piliers indispensables pour instaurer une confiance durable. Dans le même esprit, le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises ne sont plus des options mais des exigences stratégiques, qui exhortent les leaders à intégrer des pratiques écoresponsables et socialement justes dans leurs stratégies globales. Enfin, l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle, mis en lumière par la pandémie, est un domaine où les leaders peuvent véritablement faire la différence en soutenant le bien-être de leurs équipes. Notre ouvrage propose une exploration approfondie de ces thématiques et illustre comment les leaders intentionnels, armés de quatre piliers essentiels que sont la connaissance de soi, l’ouverture au changement, l’engagement et une capacité d’action réfléchie, peuvent transformer ces défis en opportunités et mener leurs organisations vers un avenir prospère et responsable.

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L’intolérance à l’incertitude

L’intolérance à l’incertitude

L’intolérance à l’incertitude

L’intolérance face à l’incertitude est un phénomène qui semble caractériser de manière prédominante notre époque contemporaine. Elle se manifeste à travers une multitude d’indicateurs : le scepticisme croissant face aux institutions, une méfiance généralisée envers les experts ou encore une anxiété latente face à l’avenir. Selon un récent sondage réalisé par le cabinet Harris Interactive, 63 % des Français estiment que le monde est devenu plus incertain ces dernières années. Pourtant, ce n’est pas la première fois que la civilisation occidentale est plongée dans une telle dynamique de mutation. La Renaissance, la période des Lumières, la Révolution industrielle ont toutes été des époques de bouleversements profonds, mettant à l’épreuve les certitudes des contemporains. Mais alors, qu’est-ce qui distingue notre ère des précédentes ? Pourquoi cette intolérance à l’incertitude semble-t-elle prendre une ampleur sans précédent ? Serait-ce comme l’indique le même sondage pré cité, une question générationnelle (Ce sentiment d’incertitude est particulièrement fort chez les jeunes générations. En effet, 73 % des 18-24 ans estiment que le monde est devenu plus incertain) ? Peut-être que la rapidité des changements technologiques, la globalisation ou la complexification des enjeux mondiaux y sont pour quelque chose. Ou peut-être que la nature même de nos structures sociales, plus fluides et éphémères, rend la quête de certitudes plus prégnante. Quoi qu’il en soit, cette dynamique a des répercussions profondes, notamment dans le monde des affaires. Les dirigeants et leaders d’entreprise se retrouvent confrontés à de nouveaux défis et leur rôle évolue face à cette quête incessante de certitudes de la part de leurs équipes, de leurs clients et de la société en général.

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De multiples causes possibles

Nous pourrions évoquer plusieurs raisons pour lesquelles l’intolérance à l’incertitude est plus élevée dans notre société contemporaine que par le passé, même comparativement à des périodes historiques ayant connu les mêmes remises en question de notre monde. Nous pourrions nous pencher sur l’aspect psychologique, sachant que nos biais cognitifs nous poussent naturellement à percevoir l’incertitude comme une menace. Nous pourrions nous pencher sur l’économie où notre ère est marquée par un désir d’instantanéité qui se reflète dans nos modes de consommation. Accoutumés aux services en un clic, aux livraisons en express et à l’accès immédiat à l’information, nous sommes de moins en moins patients. Le moindre délai ou imprévu devient source d’anxiété et de mécontentement. Nous pourrions encore évoquer le déclin de la spiritualité traditionnelle qui a laissé un vide, privant beaucoup d’un cadre qui aidait à comprendre et accepter l’incertitude ou encore la pensée moderne, marquée par le rationalisme, le matérialisme et l’individualisme, qui exalte la maîtrise et la prévisibilité, ce qui renforce notre malaise face à l’imprévu. Tout cela est une explication possible mais c’est plutôt dans la sociologie qui nous puiserons ici une explication pour notre sujet sur  le leadership.

Des piliers qui sautent

En effet, c’est en observant la structure et l’évolution de nos sociétés que l’on peut saisir certains des mécanismes fondamentaux qui alimentent notre malaise face à l’inconnu. La « modernité liquide » de Zygmunt Bauman illustre parfaitement cette époque de flux incessants où les piliers traditionnels, jadis solides, se liquéfient et ébranlent nos certitudes. En cause selon le chercheur, les technologies de l’information et de la communication qui accélèrent les échanges et bouleverse les modes de socialisation ; la globalisation qui rend obsolètes les frontières traditionnelles et les identités nationales ; et l’érosion des institutions qui laissent place à des modes de vie et des croyances plus individualisés. De son côté, Ulrich Beck, avec sa théorie de la « société du risque », nous met en garde contre cette ère nouvelle où la gestion des risques omniprésents devient le cœur de nos préoccupations. Dans cette perspective, la modernité a produit selon lui, une abondance de risques – environnementaux, économiques, sanitaires – qui défient les capacités traditionnelles de gestion et de prévision.

Zygmunt Bauman et Ulrich Beck soulignent en définitive la fragilité des fondements sur lesquels nos sociétés sont bâties et l’impératif d’adaptation constante face à un futur imprévisible. Il faudrait aussi se pencher sur le rôle des médias qui n’a cessé de croître avec le temps.

Dans une ère d’hyper information et, paradoxalement, de « fake news », les médias, conscients de l’impact de la dramatisation, tendent à magnifier les événements, créant une atmosphère de tension et d’urgence. Cette surmédiatisation des crises, qu’elles soient économiques, sociales ou sanitaires, renforce la perception d’un monde en constante mutation, où la stabilité semble être une chimère. De plus, la rapidité avec laquelle l’information est relayée, souvent sans vérification approfondie, nourrit une culture de la réactivité plutôt que de la réflexion, ce qui rend les individus encore plus vulnérables face à l’incertitude. En résumé, l’incertitude autrefois ressentie comme exceptionnelle, est vécue aujourd’hui comme omniprésente.

Le dilemme du leader moderne

Dans un monde où les changements technologiques, socio-économiques et culturels ont considérablement bouleversé le paysage professionnel au cours des dernières décennies, le rôle des leaders a été confronté à des défis sans précédent. Désormais, le leader ne doit plus simplement réagir à la complexité du monde moderne, mais savoir agir de manière avisée et réfléchie selon les nouvelles exigences suivantes :

💡 Naviguer dans l’ambiguïté : la clarté absolue est une denrée rare. Le leader d’aujourd’hui doit être capable de prendre des décisions éclairées même lorsque le chemin à suivre est flou. Cela nécessite une vision claire des valeurs, des objectifs et des priorités de l’organisation.

💡 Promouvoir la résilience : dans un monde qui force à l’adaptation toujours plus rapide, savoir rebondir est essentiel. Encourager la résilience, tant individuellement que collectivement, permet à l’organisation de s’adapter et de surmonter les défis inattendus.

💡 Communication ouverte : avec l’incertitude, viennent souvent la rumeur et la désinformation. La transparence dans la communication est primordiale pour garantir que tout le monde est sur la même longueur d’onde et que les inquiétudes sont adressées.

💡Encourager la collaboration : l’incertitude peut parfois isoler les individus ou les équipes. Favoriser une culture de collaboration assure que les meilleures idées émergent et que les ressources sont utilisées de manière optimale.

💡 Cultiver l’autonomie : dans un environnement complexe, attendre des directives pour chaque « petit détail » est contre-productif. Les leaders doivent donner à leurs équipes la liberté et la confiance pour agir, tout en leur fournissant le cadre et les outils nécessaires.

💡 Investir dans l’apprentissage : ce qui était vrai hier ne le sera peut-être pas demain. Un engagement envers la formation continue garantit que les équipes sont toujours préparées, quel que soit le tournant que prend le marché ou l’industrie.

Le dilemme du leader moderne réside donc dans sa capacité à équilibrer l’ancien et le nouveau, à marier la sagesse des méthodes traditionnelles avec la flexibilité et l’innovation des approches modernes.

Il s’agit de reconnaître quand il faut tenir bon face aux traditions et quand il est temps d’adopter de nouvelles stratégies. Dans ce jeu délicat d’équilibriste, le leader d’aujourd’hui doit être à la fois un gardien du passé et un pionnier de l’avenir, naviguant avec finesse entre ces deux mondes. Un exemple est celui de Satya Nadella, PDG de Microsoft depuis 2014, qui a revitalisé l’entreprise alors perçue comme dépassée, après son échec sur le marché du mobile. Microsoft a alors pivoté sur le marché du cloud tout en adaptant des produits emblématiques comme Windows. Tout en ouvrant Microsoft à de nouveaux écosystèmes, la vision de Satya Nadella a été alors de mettre l’accent sur la croissance, l’apprentissage et la collaboration. Son respect pour le passé de Microsoft, combiné à une vision audacieuse pour l’avenir, illustre parfaitement le défi du leader moderne entre tradition et innovation.

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Quand l’innovation redéfinit la mission du leader

Quand l’innovation redéfinit la mission du leader

Quand l’innovation redéfinit la mission du leader

Selon une étude de McKinsey, 85% des dirigeants estiment que la technologie et les innovations scientifiques joueront un rôle majeur dans la stratégie de leur entreprise au cours de la prochaine décennie. 72% d’entre eux croient également qu’ils devront considérablement adapter leur modèle économique pour rester compétitifs. Face à ce constat, un enjeu majeur se présente aux leaders d’aujourd’hui et de demain : se préparer continuellement à des avancées inédites. Ces évolutions, qu’elles soient technologiques, scientifiques ou les deux, bouleverseront tous les secteurs d’activité, exigeant d’eux une adaptation et une évolution constante. Si le fait de savoir adapter les modèles d’affaires est une compétence centrale pour les leaders, elle est loin d’être la seule. Parler d’éthique, s’adapter aux règlementations, voire prendre part à l’activité politique pour les faire évoluer, ou encore s’entrainer à anticiper, deviennent des compétences incontournables. Illustrations à travers l’émergence de la biologie synthétique et de la biotechnologie, deux domaines en pleine effervescence, qui conduit tous les secteurs d’activité ou presque à innover et défient les compétences des leaders.

« Je suis éthique ou je ne suis pas ! »

L’innovation suscite des dilemmes éthiques. C’est le cas dans le domaine de la biotechnologie, où les enjeux se trouvent à l’intersection de la science, de l’éthique et de la responsabilité humaine. En 2018, lorsque le chercheur chinois He Jiankui a annoncé avoir modifié des embryons humains pour les rendre immunisés contre le VIH, l’exploit scientifique a rapidement cédé la place aux enjeux éthiques. Devons-nous féliciter le courage d’un tel acte ou craindre d’ouvrir la boîte de ? Où se trouve la frontière entre guérir et « améliorer » la vie humaine ? Nous l’avons bien compris à l’époque : ce n’était pas seulement le destin des futurs enfants concernés, qui était en jeu, mais celui de toute l’humanité. L’UNESCO a répondu l’année suivante par un appel poignant pour un débat mondial. La question n’était plus celle d’une seule nation mais celle concernant l’ensemble de l’espèce humaine. La biotech touche de plus en plus de secteurs aujourd’hui, de la santé à l’agriculture, en passant par les biocarburants, les textiles, les emballages, la cosmétique, le jardinage, la probiotique… Ses applications sont immenses et prometteuses. Par exemple on pourrait imaginer sans trop de risques de se tromper, voir apparaître des textiles bio-fabriqués qui purifient l’air autour de nous ; des micro-organismes génétiquement modifiés qui nettoient nos eaux usées ; des bâtiments conçus avec des matériaux vivants capables d’auto-réparation. Dès lors, les questions d’éthique vont impliquer tous les dirigeants, quel que soit le secteur d’activité. S’y préparer, c’est d’abord reconnaître la portée de ces innovations, mais c’est aussi et surtout savoir aborder avec lucidité et responsabilité les défis qu’elles soulèvent.Haut du formulaire

L’anticipation ne me décourage pas

L’anticipation n’est pas un concept nouveau pour l’espèce humaine. Depuis des millions d’années, nous avons cultivé cette aptitude innée, cherchant constamment à anticiper les saisons, à prévoir les dangers et à envisager l’avenir pour assurer notre survie et notre prospérité. Aujourd’hui l’anticipation prend une dimension encore plus critique. Envisagez l’impact de la biotechnologie sur l’industrie alimentaire, par exemple. Les avancées en matière de viande cultivée en laboratoire, sans l’abattage d’animaux, représentent un changement radical dans notre approche de la production alimentaire. Ces innovations, tout en offrant des avantages en matière de développement durable et d’éthique, posent aussi des questions complexes sur la réglementation, l’acceptation du marché et l’éthique. Anticiper ces défis et y répondre de manière proactive est essentiel pour les leaders de ce secteur, mais aussi pour tous ceux qui sont touchés indirectement par ces avancées. Selon une étude de McKinsey, les entreprises dotées d’une forte capacité d’anticipation ont 33% de chances supplémentaires d’être leaders dans leur domaine, et leur croissance du revenu est 120% plus rapide que celle de leurs concurrents. Mais cette anticipation, comme le soulignait Angela Merkel, ne concerne pas seulement la gestion des crises. C’est une compétence fondamentale pour « comprendre leurs origines et y apporter des solutions avant qu’elles ne deviennent ingérables ». L’anticipation, loin d’être une charge décourageante, est une source d’empowerment. Elle permet aux leaders d’avancer avec confiance, armés de la compréhension et de la préparation nécessaires pour agir avec des évolutions constantes.

J’apprends à être plus politique

Comme dans toute innovation majeure, il y a toujours un décalage entre sa naissance et la mise en place des réglementations qui s’imposent à notre société. La complexité des innovations aujourd’hui, font qu’il est long et difficile de légiférer, encore moins quand la compétition entre chercheurs se produit à l’échelle planétaire et accélère les innovations. Prenons l’exemple de CRISPR-Cas9, un outil d’édition génique qui est souvent comparé à des « ciseaux moléculaires » qui peuvent couper l’ADN à des endroits spécifiques, pour supprimer, remplacer ou ajouter des séquences géniques. Alors que CRISPR-Cas9 a connu des avancées rapides depuis sa découverte, les cadres réglementaires sont restés en retard, laissant place à une multitude d’interprétations et d’incertitudes. En Europe, par exemple, alors que les chercheurs étaient prêts à l’appliquer dans l’agriculture, la Cour de justice de l’Union européenne a tranché en 2018, décidant que les organismes édités devraient être soumis aux mêmes réglementations strictes que les OGM traditionnels. En termes de leadership, cela signifie qu’être un leader demain, ce ne sera pas développer uniquement des capacités à diriger et à inspirer, mais aussi des capacités à gérer directement des aspects réglementaires et politiques en constante évolution. Cela n’exclut pas la capacité d’engager un dialogue avec les décideurs politiques, ou même de contribuer à l’élaboration du cadre réglementaire.

Conclusion

Si la biotechnologie et la biologie synthétique offrent des opportunités passionnantes et novatrices, elles illustrent également le défi plus vaste auquel sont confrontés les leaders d’aujourd’hui et de demain. Le leadership du futur exige une adaptation, une éducation et une anticipation constantes. Développer ces compétences aujourd’hui les préparera à guider efficacement leurs organisations dans un avenir rempli d’incertitudes, mais aussi de promesses.

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